Judex Rampaul : «La pêche m’a tout donné dans la vie» | Défi Économie Aller au contenu principal

Judex Rampaul : «La pêche m’a tout donné dans la vie»

Judex Rampaul

Moment historique dans la vie de Judex Rampaul. Le premier bateau de pêche semi-industriel de la Yeye Offshore Fishermen Cooperative Society, dont il est le président, sera inauguré le 22 août prochain, dans le port par le ministre de la Pêche et des Coopératives, Prem Koonjoo. Une consécration pour cet homme qui a lutté pendant des décennies pour l’amélioration des conditions de la communauté des pêcheurs.

Sur la plage, en face de sa maison, Judex Rampaul est méditatif. Il ne peut s’empêcher de se rappeler des temps difficiles qu’il a vécus, car la mer ne rapporte plus comme avant.

« Si à l’époque, on pouvait faire des prises aux casiers de 200 kg de poissons, aujourd’hui, les poissons ont fui le lagon ». Mais l’homme ne s’est jamais découragé. « La pêche est plus qu’une passion pour moi », avoue-t-il. C’est ainsi qu’il a lutté pendant de longues années au sein du Syndicat des pêcheurs pour l’amélioration des conditions de vie des pêcheurs.  « Je voulais  qu’ils soient reconnus comme des entrepreneurs et qu’ils bénéficient du soutien de l’État, à cet effet », dit-il. Ses efforts ont été récompensés, car le gouvernement leur a accordé des prêts bancaires à faible taux d’intérêt pour l’achat des bateaux semi-industriels, afin qu’ils puissent se rendre en haute mer pour améliorer leurs prises.

La vue de deux hommes ayant réussi à capturer un poisson à la ligne arrache à Judex Rampaul cette réflexion : «  Dans le passé, on pouvait y tirer jusqu’à une quarantaine de kg de poissons cordonnier, « cateaux » et autres, en restant au bord de l’eau. »

Projets en tête

Notre pêcheur a plein de projets en tête. Il souhaite former des jeunes pêcheurs à la pêche en haute mer. « L’avenir se trouve aujourd’hui hors-lagon », fait-il comprendre. Les sept membres de sa société n’écartent pas la possibilité de créer des emplois pour les jeunes de la région.

D’origine rodriguaise, Judex Rampaul a pour père, un Mauricien qui exerçait comme tailleur à Rodrigues et confectionnait des uniformes, notamment pour la force policière. C’est là qu’il a rencontré sa future femme, une Rodriguaise qui lui a donné neuf enfants dont Judex est l’avant-dernier.

Après la disparition de sa mère, sa famille est venue s’installer à Maurice dans la région de Vallée des Prêtres où elle a cultivé la terre. À la mort de son père, il est parti vivre chez ses frères. Avant d’embrasser le métier de pêcheur, il a été mécanicien bien que ses frères étaient tous pêcheurs. Toutefois, il passait ses heures libres à pêcher. Après son mariage, en 1982, il se lancera à plein temps dans le métier de la mer, car à l’époque, il rapportait gros. En tant que pêcheur, il a participé à de nombreuses campagnes de pêche, notamment à St-Brandon. Il reconnaît que malgré les hauts et les bas, le métier de pêcheur l’a grandement aidé à progresser dans la vie. « Tout métier nourrit son maître », dit-il.