Selon l’EDB : un Brexit sans accord rime avec avantages pour Maurice
Plusieurs secteurs clés de l’économie du pays pourront bénéficier de la sortie (exit) du Royaume Uni de l’Union européenne (Brexit).
Selon une étude de l’Economic Development Board (EDB), avec un scénario de laissez-faire, le Brexit aura un impact sur deux mécanismes économiques ; les effets de la livre sterling et avec ceux du taux de change. Une livre sterling inférieure équivaut à moins de revenus, d’emplois et de productivité. Au final, la demande des produits importés de Maurice faiblira et une dépréciation de la livre par rapport à la roupie risque fort de rendre plus chères les exportations de Maurice vers le Royaume Uni et également en EU.
En revanche, le Brexit donnera toujours un accès privilégié aux produits mauriciens, selon les mêmes accords et conditions qu’autrefois. Selon l’EDB, une dépréciation de la livre sterling peut neutraliser les éventuels tarifs imposés. En sus, il y a des coûts de transports qui restent non-négligeables pour les exportations vers l’EU et l’Angleterre de Maurice. Actuellement, les possibilités d’affaires avec le Royaume Uni s’élèvent à $ 227,8 millions (environ Rs 8,2 milliards) pour des produits du textile, du sucre et le thon. Certes, la perte de valeur de la livre et une contraction économique ainsi que la prévision attendue de la croissance économique anglaise peuvent affecter ce montant, mais aucun accord sur le Brexit présente des opportunités pour les exportateurs mauriciens. Selon ce scénario, l’Angleterre devra faire affaire avec l’Europe selon les termes de l’accord de l’Organisation mondiale du commerce. Le gouvernement de sa Majesté devra imposer des lignes tarifaires sensibles sur le sucre, le poisson et les véhicules sur des exportateurs européens.
Tourisme
Le Royaume Uni et l’EU représentent d’importants marchés pour le tourisme local. Selon l’EDB, le Brexit aura des répercussions non-triviales sur l’industrie touristique locale. En revanche, les investissements directs étrangers (IDE) de ces deux régions occidentales seront affectés par la sortie du Royaume Uni. Cependant, étant donné le faible et le niveau irrégulier d’IDE de ces deux destinations, l’effet sera négligeable.
Selon le modèle économétrique de l’EDB, l’offre d’exportation et la demande des touristes indiquent que si l’économie anglaise se contracte de 1,8% et la livre par 1%, l’élasticité du taux d’échange va mener à une appréciation de la roupie par 1%.
Exportations
Maurice est un importateur net vers le Royaume Uni. Toutefois, la balance commerciale positive s’est effritée au cours de ces dernières années de Rs 10,4 milliards en 2010 à Rs 3,4 milliards en 2018. Les principales importations de l’Angleterre sont les véhicules, les boissons, des liquides alcooliques et vinaigres, des carburants, des huiles minérales, entre autres. Les IDEs ont été aléatoires pour une moyenne de Rs 2,4 milliards.
Sucre et poisson
Le Royaume Uni souhaite imposer des droits d’accises de 419 euros par tonne sur les sucres spéciaux et 150 sur le sucre blanc. Au cours des derniers cinq ans, il a importé 0,5 millions de tonnes de sucre blanc annuellement de l’Europe. Par conséquent, Maurice a un avantage concurrentiel sur l’Europe et d’ailleurs pour ceux qui n’ont pas conclu un accord avec l’Angleterre. Il est prévu qu’un Brexit sans accord pourra créer un surplus pour le sucre local en Europe dans le court terme. La production européenne de sucre sera également mise à mal sur le moyen et le long termes. Les producteurs européens semblent être de plus en plus moins ambitieux à produire. Ils ont réduit la superficie sous culture de la betterave.
En ce qui concerne le thon, l’Angleterre se propose d’imposer des droits de douane de 24 % sur les importations de l’Europe. Présentement, l’Espagne fournit 13 940 tonnes de thon sur le marché anglais. Maurice peut tirer profit d’un départ sans accord de l’Angleterre, étant donné que le pays s’est bien établi et jouit d’une certaine réputation en tant que fournisseur de thon en Angleterre.
Textile et rhum
Il en va de même pour le textile où le Royaume Uni imposera 12% de droits sur des importations du vieux continent. Les industriels mauriciens peuvent bénéficier d’une marge de préférence. L’Angleterre importe 22 000 tonnes de rhum chaque année dont 76 % de l’EU. Elle va introduire un droit de 0,6 euro par pourcentage d’alcool et 3,2 euros par hectolitre. Ce sera un gros potentiel pour Maurice d’augmenter ses exportations de rhum qui sont actuellement de 50 tonnes.
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