Questions à Thierry Montocchio : «Le groupe Veranda a réalisé des profits à la hausse» | Défi Économie Aller au contenu principal

Questions à Thierry Montocchio : «Le groupe Veranda a réalisé des profits à la hausse»

Thierry Montocchio
Thierry Montocchio, nouveau CEO de Veranda Leisure & Hospitality

À partir du 1er septembre, le groupe hôtelier Veranda Leisure & Hospitality, qui fait partie du conglomérat Rogers, comptera un nouveau Chief Executive Officer en la personne de Thierry Montocchio. Il succède à François Eynaud, qui passe à Sun Limited. Dans son premier entretien, il prône la continuité. Il se dit confiant pour l’industrie du tourisme, même s’il y a un ralentissement cette année-ci.

Le manque de personnel qualifié est un challenge majeur auquel le secteur hôtelier fait face en ce moment

Vous assumerez le poste de Chief Executive Officer de VLH à partir du 1er septembre. Est-ce un exercice dans la continuité ou de rupture ?
C’est positivement un exercice dans la continuité. Cela fait sept ans que je suis chez VLH. Nous sommes en progrès constant. Il nous faut continuer dans cette voie. Nous avons une superbe équipe soudée. Nous sommes très motivés de continuer à écrire ensemble cette belle histoire.

Pourriez-vous faire le bilan pour l’année fiscale 2018/2019 ? Quelles sont les raisons ayant motivé cette performance ?
Le premier semestre 2018/19 a été excellent pour VLH. Puis, de janvier à mars, nous avons connu une baisse du taux d’occupation, surtout dans nos 5-étoiles. Les trois derniers mois ont été bons. Les taux de change ont eu un impact négatif par rapport à l’année précédente. Cependant, grâce à de bonnes augmentations de nos prix de vente et à une bonne gestion, VLH a tout de même réalisé des profits à la hausse.

Quelles sont vos priorités pour l’année financière 2019/2020 en termes de revenus et profitabilité ?
L’amélioration du taux d’occupation du nouvel hôtel Veranda Tamarin, qui a ouvert ses portes en décembre 2018, est une priorité. Nous sommes heureux de constater que c’est très bien parti ! Le Heritage C Beach Club rénové ouvre ses portes dans quelques jours. Par ailleurs, nous consolidons nos belles performances d’Heritage Le Telfair Golf & Wellness Resort. Quant à nos autres hôtels, nous nous attendons à ce qu’ils fassent aussi bien qu’en 2018/19.

Quels sont les nouveaux projets/rénovations/acquisitions qui vous tiennent à cœur ?
La famille Heritage Resorts va s’agrandir avec Tamarina Hotel que nous reprenons, ainsi que le Golf de Tamarina. C’est un beau projet et, certes, une aventure comme on l’aime chez VLH. Nous avons aussi dans notre pipeline les rénovations de Veranda Grand Baie et Veranda Palmar au cours des trois prochaines années afin que ces produits demeurent des références de l’hôtellerie de charme mauricien. Nous développons ces divers projets en intégrant systématiquement la dimension durable, inclusive et « écoresponsable », pilier de notre stratégie de groupe.

L’industrie fait face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. En tant que nouveau CEO, comment comptez-vous aborder ce problème ?
Le manque de personnel qualifié est un challenge majeur auquel le secteur hôtelier fait face actuellement, et cela est dû à divers facteurs. Le vieillissement de la population locale, les difficultés à recruter de la main-d’œuvre étrangère qualifiée, et l’inadéquation entre les attentes des jeunes issus des générations Y et Z et les postes opérationnels à pourvoir dans l’industrie nous poussent à nous réinventer et à améliorer notre productivité.

VLH s’est d’ailleurs associé à plusieurs instituts de formation ces derniers mois afin de faire la promotion des métiers passionnants et les opportunités d’évolution uniques qu’offre le secteur hôtelier, et ainsi inciter les jeunes à venir les découvrir à travers divers stages et programmes d’alternance, avec pour objectif de leur donner envie d’intégrer notre industrie et pourquoi pas, d’y faire carrière.

L’industrie du tourisme est au ralenti cette année-ci. Est-ce que l’année prochaine serait bien meilleure ou bien cette phase s’étirerait sur plusieurs années ?
Le ralentissement est plutôt relatif. Ce constat doit être tempéré. Le début d’année a été lent, surtout sur le segment 5-étoiles. Nous avons réussi à compenser en grande partie notre retard ces derniers mois, et contre toute attente, la basse saison en 2019 affiche de meilleures occupations comparées à l’année dernière. Nos prévisions pour les quatre prochains mois sont très satisfaisantes. Nous suivons de très près les fluctuations des arrivées touristiques sur la destination pour les mois à venir. Je suis persuadé que notre agilité nous aidera à prendre les bonnes décisions en temps voulu. Restons confiants.

Profil-minute : Carrière dans la comptabilité

Avant d’assumer ses nouvelles responsabilités, Thierry Montocchio compte une riche carrière dans la comptabilité et l’audit. Il a fait ses études à l’Université de Cape Town. Il est membre de la South African Institute of Chartered Accountants. Il a travaillé dans l’audit à Cape Town et à Londres. En 2002, il pose ses valises à Maurice, dans le département de Corporate Finance chez BDO. Cinq années plus tard, il est promu « partner » au sein de la firme. Et il y a sept ans, il a pris le poste de Chief Finance Officer chez VLH.