Analyse : la SBM Holdings retourne à une croissance soutenue, dit la firme Tellimer | Défi Économie Aller au contenu principal

Analyse : la SBM Holdings retourne à une croissance soutenue, dit la firme Tellimer

SBM

Propriétaire de la deuxième plus grande banque à Maurice, le groupe a changé son fusil d’épaule, a adopté une approche plus conservatrice après une année 2018 meurtrie par des provisions pour prêts non-productifs. Les résultats au premier semestre démontrent une forte progression. La situation n’ira qu’en s’améliorant, avance Tellimer. Le cours de l’action est appelé à s’améliorer.

Kee Chong Li Kwong Wing
Kee Chong Li Kwong Wing, Chairman de SBM Holdings Ltd.

Tellimer s’attend à une progression de 59% dans la profitabilité en 2019 par rapport à 2018. De 2020 à 2023, elle serait de 20% par an. Au premier semestre, les profits ont été de Rs 1.22 milliard contre Rs 156 millions lors de la précédente période similaire, selon un document en date du 9 août.

Cette analyse (en date du 16 août) de Rahul Shah, Head of Financials Equity Research, fait partie d’un rapport commandé par la SBM Holdings Limited. Dans la rédaction, l’auteur s’est basé sur les informations fournies par le groupe et des données dans le domaine public. Il s’inscrit dans un objectif précis : effectuer un audit indépendant (sans intervention de la direction de la SBM) de ce qui a été accompli au cours des quelque 12 derniers mois, des mesures prises pour redresser la barre après une accumulation de prêts non-productifs à Dubayy et au Kenya.

« Même si nous anticipons une reprise dans la croissance des prêts en 2019, nous nous attendons à que la stratégie davantage sur le long terme se consacrera davantage sur le rendement au lieu de la croissance. La SBM Holdings a enregistré une croissance de 32% dans ses actifs en 2017 avec la direction mettant à exécution la stratégie du groupe visant à doubler actifs entre 2015 et 2020, » affirme Rahul Shah. « Cependant, en 2018, le revers à cette impulsion de croissance est devenu plus évident, avec une détérioration de la qualité des prêts. »

Ce faisant, la direction – en quête d’un nouveau Chief Executive Officer avec la retraite d’Andrew Bainbridge – a adopté une attitude plus conservatrice à la croissance, tant au niveau du groupe et au sein de chaque pôle d’activité. Ce changement dans la vision aura un impact sur le cours de l’action. À cet effet, Tellimer a fait une évaluation de l’action à Rs 7.25 (contre Rs 5.64 à la fermeture des marchés jeudi 22 août).


Profitabilité : la montée en puissance du Kenya

La firme cerne quatre contributeurs majeurs à la profitabilité du groupe : le Kenya, la baisse dans les coûts associés aux risques, une accélération dans les prêts et une baisse dans la taxe effective. Le point :

Kenya : L’acquisition des actifs et passifs spécifiques de la Chase Bank a permis à l’enseigne bancaire de constituer suffisamment de volume pour créer une franchise viable. Même si l’environnement opérationnel demeure difficile (le secteur souffrant d’un niveau élevé de prêts non-productifs et une croissance moindre dans les emprunts), la firme Tellimer dit s’attendre à des progressions modestes sur les deux niveaux cette année-ci, de même qu’une amélioration dans le plafond du taux d’intérêt. A ce jour, le poids kenyan dans les prêts est de 7%. A l’avenir, selon la firme, le Kenya pourrait contribuer à plus de 20% de la profitabilité du groupe.

Coûts du risque : Le coût du risque a grimpé jusqu’à 3.1% des prêts l’année dernière, avec la direction effectuant une révision détaillée du portefeuille des prêts, ramenant à la surface plusieurs nouveaux cas. Ceci étant dit, une partie de ces prêts non-productifs pourraient se retrouver en situation normale.

Prêts : Quand la direction a voulu cerner davantage le profile-risque de son business et revoir les contrôles et le processus (à l’octroi) du crédit, elle a serré les vis dans les débours. Ainsi, la croissance dans les prêts a été de 2% seulement. Cet exercice a largement été complété et l’appétit de la banque devrait s’améliorer. En 2019, la croissance dans les prêts est estimée à 11%, avec une reprise dans l’activité transfrontalière.
Fiscalité : Au premier trimestre, le niveau d’imposition fiscale a été de 32%, au-dessus de la moyenne de 22% au cours des cinq dernières années. Le niveau devrait passer à 24% en 2019 et reculer à 21% en 2023, avec une contribution de changement favorable dans le régime fiscal.


Profil-minute : Tellimer, 20 ans d’existence et 650 clients

Fondée en 1999 et précédemment connu comme Exotix Capital avant l’exercice de rebranding en cette année-ci, la firme Tellimer compte sur une présence physique dans six centres financiers dont deux en Afrique. Ce sont New-York, Londres, Singapour, Dubayy, Nairobi (Kenya) et Lagos (Nigéria). Selon son site web, la firme compte plus de 70 analystes réparties dans ces juridictions et travaillant avec quelque 650 institutions clientes. Au total, ce sont 170 marchés à travers le monde qui sont couverts. Non seulement la firme offre des documents analytiques de sociétés majeures, Tellimer est aussi engagée dans la recherche utilisant l’intelligence artificielle.