Indicateur de confiance : les industriels davantage pessimistes
La confiance des industriels est en régression. Marqués par une réduction de leurs chiffres d’affaires, au cours du second trimestre, ils constatent un ralentissement du dynamisme économique par rapport à la période correspondante l’année dernière. C’est ce que confirme le dernier indicateur de confiance publié le jeudi 15 août par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice (CCIM).
Le secteur industriel est grandement affecté par cette contraction et le degré de confiance a ainsi baissé de 6,7 points. Les activités manufacturières font plus particulièrement face à une rude concurrence pour les exportations alors que les entreprises orientées vers le marché intérieur sont confrontées à d’importantes pressions des produits importés.
Selon l’étude menée du 1er au 26 juillet dernier, la confiance de l’ensemble des affaires s’est améliorée légèrement de 1,9 point. Pour le même trimestre de 2018, cet indice s’était amélioré de 8,2 points.
« En effet, selon la tendance de ce dernier exercice, l’indice est passé dans le quadrant de reprise. En fait, l’évaluation de la situation actuelle par les opérateurs a légèrement glissé de 0,4 point. Ce recul de la confiance des entrepreneurs, entre avril et juin, a été compensé par de meilleures perspectives pour les mois de juillet à septembre de 6,6 points », rapporte la CCIM.
La confiance s’est améliorée dans le secteur des services, mais happée par des incertitudes et les défis de l’environnement économique mondial.
« Après la baisse des arrivées touristiques lors du premier trimestre, ce secteur a enregistré une timide remontée de 2,5% d’avril à juin. Le nombre de touristes des principaux marchés incluant la France, l’île de la Réunion et le Royaume-Uni s’est contracté. Cependant, la décroissance a été plus notable au niveau des visiteurs chinois et indiens. Dans l’ensemble, les prévisions pour les mois de juillet à septembre sont assez positives en raison des vacances estivales en Europe, des arrivées ponctuelles pour les conférences et celle des personnes qui sont venues assister aux Jeux des îles de l’océan Indien », note la Chambre.
En ce qui concerne le secteur des services financiers, elle observe une progression pondérée de 4 % du nombre de titulaires de licences de Global Business au cours du premier semestre. Ce domaine fait toujours face aux problèmes courant avec la phase d’ajustement suite au retrait progressif de la clause de protection du traité avec l’Inde. « Il faudra donc s’engager continuellement en termes de marketing et de communication sur la substance du secteur et de son rôle qu’il tient dans le développement économique afin d’éviter toutes perceptions erronées », affirme la CCIM.
La confiance est de mise dans le secteur commercial dont le sous-indice gagne 6,9 points. Cela tient en compte le progrès soutenu du pouvoir d'achat des ménages, leurs niveaux de dépenses et d’une croissance des investissements par les opérateurs de ce secteur. Elle affirme aussi que la croissance économique sera de 3,9 % cette année.
Données économétriques
Il a été question, lors de l’ émission Au cœur de l’info du jeudi 15 août, du rapport de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) concernant la confiance des entrepreneurs dans l’économie avec une progression d’1,9 point. L’économiste Azim Saleh Mohammed a fait comprendre que le rapport est basé sur des donnés économétriques et ne vise en aucun cas à souffler le chaud et le froid sur le gouvernement. Il a aussi expliqué qu’il faut attendre l’application du Workers’ Right Bill pour connaître son impact dans le monde du travail.
Jocelyn Kwok, Chief Executive Officer de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM), a, lui, plaidé pour de meilleures conditions de vie des Mauriciens qui vont rejaillir sur les touristes. Selon lui, le projet Safety City et celui du Metro Express vont aussi contribuer à booster l’image de Maurice et à attirer davantage de touristes dans un contexte où, sur sept pays, il y a eu un recul des arrivées pour cinq d’entre eux et une progression pour les deux autres. « Je ne rejoins pas les idéologies du gouvernement », s’est-il défendu, mais il a toutefois concédé que c’est tant mieux si les deux parties concernées sont sur la même longueur d’onde.
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