Cédric de Spéville, président de Business Mauritius : «On n’est pas contre le Workers’ Rights Bill...»

Business Mauritius souhaite plus de consultations sur le Workers’ Rights Bill afin que les droits des entreprises aussi bien que ceux des travailleurs soient protégés équitablement sur le long terme.
C’est ce qu’a affirmé son président, Cédric de Spéville, lors d’une conférence de presse, mercredi. D’emblée, le patron de Business Mauritius a, contrairement à certaines rumeurs, dit que l’association patronale n’est pas contre le Workers’ Rights Bill. « Nous avons toujours défendu l’idée que le développement économique doit être synonyme de progrès pour tous », dit-il. Et d’ajouter qu’il faut éviter des procès d’intention.
Il a donné la garantie que Business Mauritius ne s’opposera jamais au Workers’ Rights Bill. « On a tous été témoins des drames humains terribles dans le textile et c’est clair qu’il est important que nous trouvions des solutions pour le long terme », soutient-il. Toutefois, il a aussi fait comprendre que Business Mauritius a aussi pour mission de défendre les intérêts de ses 1 200 membres, allant des petites et moyennes entreprises aux plus importantes compagnies privées du pays qui contribuent à plus de 50 % du PIB ( des dizaines de milliards de roupies et qui emploient plus de 130 000 personnes ).
Il a mis en garde contre des « unintended consequences » de ce projet de loi qui pourraient au final être néfastes pour tous. Il a aussi parlé de l’importance de ne pas se laisser gagner par l’émotion en se penchant sur une loi aussi importante.
De son côté, Kevin Ramkaloan, Chief Executive Officer de Business Mauritius, s’est accentué sur le Portable Retirement Gratuity Fund. Il a souligné que Business Mauritius est d’accord avec l’introduction d’un tel mécanisme qui garantira une pension aux travailleurs à l’âge de la retraite mais tout en faisant ressortir qu’il doit aussi être équitable. D’où son souhait qu’il y ait davantage de discussions à ce sujet. Il juge extrêmement important qu’il y ait un Regulatory Impact Assessment sur ce fonds afin qu’on puisse jauger de ses effets sur l’économie nationale.
Cela dit, il souhaite que les autorités viennent avec un pourcentage de contribution qui, à la longue, ne va pas affecter financièrement les entreprises. « Il faut savoir comment ce fonds va cohabiter avec d’autres systèmes de pension privée qui existent déjà à Maurice. Au final, il est aussi important que ce fonds soit mis dans un cadre pour que dans la durée on puisse savoir comment il évolue et corriger tout ce qui doit l’être afin d’assurer un retour pour tout le monde. Mais le fonds doit rester équitable et répondre vraiment d’une façon juste aux besoins de tout le monde », dit-il.
Par ailleurs, il a parlé sur les contrats à durée déterminée, comme indiqués dans ce nouveau projet de loi, et qui n’affectent pas certains secteurs, dont celui de la construction.
Vidia Mooneegan, vice-président de Business Mauritius, a aussi estimé qu’il y a trop de restrictions dans ce projet de loi concernant les horaires de travail, notamment pour des secteurs comme l’ICT dont les heures de travail dépendent de leurs clientèles étrangères.
Lors de son intervention, le Chief Executive Officer de Business Mauritius, Pradeep Dursun, a exprimé sa crainte que la proposition de ramener le seuil de la reconnaissance syndicale de 30 à 20% pourrait affecter les négociations collectives.
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