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Automédication : pour une libéralisation encadrée

Automédication

L’ouverture de la distribution de l’automédication aux grandes surfaces et parapharmacies, sous la surveillance impérative d’un pharmacien diplômé pourrait briser le monopole des pharmacies sur l’automédication. Une telle initiative pourrait entraîner, selon la CAP, plus de concurrence avec pour résultat une baisse des prix des médicaments ne nécessitant pas une ordonnance.

Il incombe à la Competition Commission (CCM)  de se prononcer , à l’instar de l’autorité de la concurrence, en France, en faveur d’une libéralisation encadrée de la distribution de médicaments sans ordonnance, en parapharmacies et en espaces dédiés en grandes surfaces, sous le contrôle d’un pharmacien, et de réclamer, du ministre de la Santé et de celui du Commerce et de la Protection des consommateurs, l’adoption de règlements appropriés en vue de cette libéralisation.

La libéralisation encadrée prônée par l’Autorité française de la Concurrence fait suite au constat et aux propositions formulés dès 2012 par l’UFC – Que Choisir, puis par un nombre grandissant d’acteurs. Une telle mesure qui, rappelons-le, vise à supprimer le monopole des officines sur l’automédication et non celui des pharmaciens,  mettrait fin à une singularité française en Europe de l’Ouest, et aurait trois vertus pour les consommateurs.

En dynamisant la concurrence dans un secteur qui en manque cruellement, la distribution de médicaments sans ordonnance hors des officines, mais sous le contrôle d’un pharmacien, permettrait une baisse des dépenses d’automédication, ce qui rendrait aux consommateurs plus de pouvoir d’achat.

Comme le montre le succès de la libéralisation encadrée de l’automédication en Italie (en 2006), ces baisses de prix concerneraient à la fois les achats en grandes surfaces, mais aussi en pharmacies, puisque celles-ci devront baisser leurs marges face à cette nouvelle concurrence.

Le rôle de conseil et d’accompagnement du pharmacien serait maintenu, puisque toute vente se ferait sous son contrôle, comme en officine. Les produits de pharmacie seraient en outre distribués dans des espaces dédiés à cet effet, séparés des produits de consommation courante, et les clients devraient régler leurs achats auprès du personnel de cet espace.

Enfin, la libéralisation permettrait d’augmenter le nombre de points de distribution, avec des horaires élargis de vente, sans mettre en danger la part du marché des pharmacies.