Économie du partage : normes ISO pour réguler ce marché émergent

La prise de position du General Manager de la Pirogue en faveur d’un minimum de contrôle sur Airbnb confirme que ce système, associé à l’économie du partage, prend de l’ampleur à Maurice et dans le monde, avec un impact important sur le secteur formel.
L'ISO a fait un grand pas en avant en créant, un nouveau comité technique, l'ISO/TC 324.
L’hôtellerie déplore qu’Airbnb a moins de règlements et bien moins de dépenses. Les hôteliers payent plusieurs taxes et font la promotion du pays. Faut-il pour autant expulser Airbnb comme on l’a fait pour Uber ? Il est clair que l’économie du partage pose des problèmes de concurrence. Mais, pour les organisations de consommateurs, il faudra s’en faire, permettant aux consommateurs de bénéficier de la concurrence. La Consumer Advocacy Platform (CAP) se réjouit de l’initiative de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) d’élaborer des normes pour les activités associées à l’économie du partage.
C’est l’un des secteurs de l’économie mondiale les plus dynamiques, qui ne montre aucun signe de ralentissement. Livres, voitures, logements et tout ce que vous pouvez imaginer, sont à partager de nos jours et c’est un énorme marché. Un tout nouveau comité technique ISO vient de voir le jour pour aider ce nouveau modèle commercial à réaliser son plein potentiel.
Beaucoup de choses ont changé dans le secteur de l’économie du partage depuis le lancement d’Airbnb et d’Uber, il y a une dizaine d’années. On ne comptait, alors qu’une poignée de plateformes et il en existe, maintenant, littéralement des milliers. Aucune, parmi elles, ne s’en sort mieux que l’autre. Certaines font faillite tandis que d’autres valent des fortunes, à l’instar d’Uber, dont la valorisation a récemment atteint USD 120 milliards.
Opportunités et défis
L’économie du partage est née, au moins en partie, de l’idée de créer des communautés et de lutter contre la surconsommation. Si cet esprit subsiste encore aujourd’hui, on a assisté à un changement d’orientation, marqué en faveur de la volonté de tirer les prix vers le bas tout en offrant plus de commodités, ouvrant ainsi la voie à nombre d’opportunités, mais aussi tout autant de défis à relever. Si les consommateurs bénéficient de prix plus bas et de nouvelles formes de produits, de services ou d’expériences, ils ont conscience que cela peut parfois être au détriment du respect de leur vie privée, ou poser des problèmes de fiabilité ou de loyauté.
La normalisation peut aider à surmonter ces écueils et à tirer parti de ce que ce modèle commercial peut offrir, grâce à des méthodes de travail convenues à l’échelon international qui tiennent compte des besoins de chacun : consommateurs, entreprises et pouvoirs publics. En 2017, l’ISO a fait une incursion dans cette nouvelle économie, en réunissant certains des meilleurs experts mondiaux pour qu’ils élaborent des lignes directrices internationales de haut niveau ainsi que les bases pour de futures normes sous la forme d’un Accord international d’atelier, l’IWA 27, Principes directeurs et cadre de travail pour l’économie du partage.
L’ISO a, maintenant, fait un grand pas en avant en créant un nouveau comité technique, l’ISO/TC 324, Économie du partage, chargé d’élaborer des Normes internationales dans ce domaine.
Selon le président de ce comité technique, les normes peuvent à la fois accentuer les aspects positifs de l’économie du partage et en limiter les risques et les problèmes.
L’une des premières tâches de l’ISO/TC 324 sera de définir une terminologie et des principes convenus à l’échelon international visant à établir un terrain d’entente entre toutes les parties prenantes. Les experts travailleront ensuite à l’élaboration de normes pour l’exploitation et la gestion des plateformes de l’économie du partage.
Qu’est-ce que l'économie du partage ?
À mesure que l'économie du partage s'est développée, elle est devenue victime de son succès. Certains accusent l'économie du partage actuelle de ne pas vraiment « partager », une allégation en partie justifiée.
L'économie du partage désigne généralement les nouveaux modes de consommation permettant de partager entre consommateurs l'usage ou la consommation de produits, équipements ou services. Si la notion de partage de l'usage est à l'origine du terme, ce partage ou prêt, peut être gratuit ou payant.
L’économie du partage désigne généralement les nouveaux modes de consommation permettant de partager entre consommateurs l’usage ou la consommation de produits, équipements ou services. Si la notion de partage de l’usage est à l’origine du terme, ce partage ou prêt peut être gratuit ou payant. On peut, d’ailleurs, noter une marchandisation plus ou moins forte de l’économie du partage, selon les secteurs d’activité dans le cadre de laquelle la volonté n’est plus d’optimiser un mode de consommation, mais de générer des revenus. La notion d’économie du partage devient alors toute relative.
Économie collaborative
Le modèle AirBnB en est une bonne illustration, on est passé d’un esprit de « partage de canapé-lit » à une situation ou de nombreux acteurs/investisseurs en font une profession avec le développement d’un écosystème de prestataires.
Les domaines d’activités les plus « emblématiques » de l’économie du partage sont par exemple des sites d’hébergement entre particuliers, des sites de covoiturage ou de location entre particuliers (bateau, camping car, etc.).
Certains de ces modèles peuvent provoquer une « ubérisation » partielle de certains acteurs traditionnels (agence de location saisonnière, hôtellerie,..) ou des phénomènes de désintermédiation /réintermediation.
On parle également parfois d’économie collaborative.
L’économie du partage met l'accent sur le partage d’actifs sous-utilisés, monétisés ou non, pour en améliorer l'efficacité et la durabilité tout en contribuant à renforcer la communauté. L’économie collaborative met l'accent sur les formes collaboratives de consommation, de production, de finance et d'apprentissage (l’expression « consommation collaborative » est la plus proche de la définition orthodoxe de l'économie du partage).
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