Varouna Renghen : près de quarante ans au service de l’artisanat | Défi Économie Aller au contenu principal

Varouna Renghen : près de quarante ans au service de l’artisanat

Varouna Renghen
Varouna Renghen avance qu’il doit sa réussite au fait qu’il a toujours travaillé dans la droiture.

Varouna Renghen vend des produits artisanaux depuis une quarantaine d’années au marché de Port-Louis. Une profession qui a longuement contribué à l’essor de l’industrie touristique à Maurice.

La mort de son père, en 1975, a changé complètement le cap de sa vie. À l’époque, il n’avait que 15 ans. Tant bien que mal, il a continué ses études au collège Eden de Port-Louis et un de ses proches avait repris le petit commerce des produits artisanaux que tenait son père au Marché Central. On y trouvait des sacs en vacoas, balais de coco, coquillages, poissons empaillés, rouleaux à pâtisserie en bois et autres produits fabriqués par des artisans locaux.

Varouna Renghen

Varouna Renghen était en Lower V1 quand il a été contraint d’abandonner ses études pour reprendre le patrimoine de son défunt père, en 1980.

« Le commerce battait de l’aile et il était de mon devoir en tant qu’ainé de la famille de sauver cet héritage », dit-il. Et il a réussi son pari. « C’est grâce à ce travail que j’ai pu marier mes frères et sœurs et assurer l’avenir de mes enfants », poursuit-il. Il avance qu’il doit sa réussite au fait qu’il a toujours travaillé dans la droiture. S’il travaille toujours avec des artisans mauriciens, il doit, toutefois, importer d’autres produits pour faire rouler son commerce.

Pratiques malveillantes

À cause de la concurrence, son métier devient de plus en plus difficile, fait-il observer. « Partout, on trouve des magasins qui vendent des produits artisanaux importés. De plus, des hôtels disposent, maintenant, de leurs propres magasins artisanaux. Ce qui a une incidence sur notre commerce au Marché Central », se plaint-il. Il souligne que des chauffeurs de taxi conduisent aussi les touristes dans certains magasins moyennant une commission.

Varouna Renghen

Varouna Renghen pointe aussi du doigt des intermédiaires qui opèrent au Marché Central pour le compte de certains commerçants. Cette pratique, note-t-il, a grandement affecté le commerce. « J’ai moi-même à plusieurs reprises dénoncé des pratiques malveillantes à travers les médias », assure-t-il. À un certain moment, fait-il ressortir, des hôtels mettaient en garde leurs clients étrangers, contre toute idée de se rendre au Marché Central.

Varouna Renghen

S’il reconnaît que la situation s’est grandement améliorée, la réputation de ce lieu historique est toujours entamée. D’où son appel pour que les responsables du secteur touristique, les autorités et les représentants des commerçants réfléchissent sur la relance de l’artisanat au Marché Central.

À cet effet, il souhaite l’organisation des activités nocturnes pour raviver la capitale. Il lance, aussi, l’idée que le marché artisanal du Marché Central puisse opérer jusqu'à 22 heures, afin de répondre au souhait des Mauriciens et étrangers.

Varouna Renghen estime que les autorités doivent tout faire pour préserver le marché de l’artisanat du Marché Central qui a longuement contribué à la réputation du pays sur la carte touristique.