Liquides vaisselle : informations insuffisantes | Défi Économie Aller au contenu principal

Liquides vaisselle : informations insuffisantes

Liquides vaisselle
De nombreuses marques ne portent pas d’informations sur leur composition.

Hypoallergénique, peau sensible, ultra, ou encore écolabel, ces indications sur les logements des liquides vaisselle seraient-elles des marketing gimmicks pour un produit qui en se vantant écolo, tout en étant irritant, ou encore nocif pour les yeux ?  En l’absence d’une exigence, pour qu’elles soient conformes aux normes, les liquides vaisselle peuvent être dangereux, d’autant que de nombreuses marques sur le marché ne portent aucune information quant  à leur composition.

L'allégation 'hypoallergique' utilisée par des marques n'est pas une garantie.

Une vérification des étiquettes sur les logements des liquides vaisselle, entreprise par la CAP, révèle que de nombreuses marques ne portent pas d’informations sur leur composition, un manquement de taille qui va à l’encontre du droit des consommateurs à l’information. Les fabricants semblent mettre l’accent sur la propriété de leurs produits. Super dégraissant, ultra dégraissant, hyper dégraissant, de quoi perdre son latin. De plus, aucun produit ne porte des pictogrammes de danger.

Les risques

« Provoque une irritation cutanée. »  Cet énoncé ne provient pas d’un bidon de déboucheur d’évier, mais d’un simple flacon de liquide vaisselle. On l’oublie souvent, mais ce produit utilisé quotidiennement peut entraîner des irritations de la peau, quand il ne provoque pas des lésions oculaires graves !

Les allégations « peaux sensibles » ou « peaux délicates » ou « pour mains sensibles »,  elles, signifient simplement que le produit a été testé sur des volontaires ayant déclaré avoir une peau sensible (démangeaisons, picotements, rougeurs…). Ces mentions ne fournissent, cependant aucune indication sur l’absence d’allergènes. Il est permis de douter que des produits fabriqués localement et qui portent de telles mentions aient été testés sur des volontaires.

L’allégation « hypoallergénique » utilisée par des marques aussi variées qu’Apta – possédant l’Ecolabel européen – ou Maison Verte n’est pas, selon la CAP, une garantie. Elle signifie que la formulation a été élaborée de manière à minimiser le nombre de substances allergisantes, comme les parfums ou les conservateurs. Une seule marque porte la marque MSB.

La plupart des produits, dont des labellisés Ecocert ou Ecolabel européen, apposent des pictogrammes de danger sur leur emballage. On les retrouve même à côté d’allégations du type « peaux sensibles », « hypoallergéniques », « peaux délicates ». Ajoutez à cela une composition générique nébuleuse telle que « agents de surface anioniques »…

Malgré tout, « hypoallergénique ne garantit pas le risque zéro », reconnaît l’Association française des industries de la détergence (Afise), citée dans Que Choisir.  « Il est impossible d’anticiper toutes les substances allergisantes. »

Mais l'absence de pictogramme ne signifie pas l'absence de substances problématiques. Elles peuvent simplement être dans une concentration inférieure au seuil indiqué. L’absence de pictogramme de danger n’est pas pour aider les consommateurs. Ainsi, un produit qui entraîne une sévère irritation des yeux devrait être marqué par un « ! ». S’il provoque de graves lésions des yeux ou une irritation cutanée, le flacon sera marqué d’un pictogramme représentant une main rongée par un liquide.

Lisez l’étiquette !

Liquides vaisselle
Le sodium laureth sulfate et le sodium lauryl sulfate
sont des composants à risques.

Il reste difficile de comprendre ce qui compose un liquide vaisselle. L’absence d’un règlement relatif aux détergents n’impose pas d’afficher le détail complet des ingrédients utilisés, une lacune pour les personnes à peau réactive qui souhaitent éviter certains ingrédients, lors du choix de leur liquide vaisselle.

Sur l’emballage, c’est une autre affaire. Il est attendu des fabricants qu’ils y fassent figurer la famille des composants présents à une concentration supérieure à 0,2 %. Pas de nom de molécule donc, mais une simple indication « agents de surface anioniques », « phosphates »… associée à une fourchette de concentration (« moins de 5 % », « entre 5 % et 15 % », etc.).

Même défaut de transparence vis-à-vis des enzymes, des désinfectants et des parfums. Si leur présence doit apparaître sur l’étiquette quelle que soit leur concentration, il est rare que les industriels détaillent le nom des substances.

Parmi les composants à risques, se trouvent le sodium laureth sulfate et le sodium lauryl sulfate, présents dans le nombre de liquides vaisselle et de cosmétiques. Leurs propriétés nettoyantes sont, évidemment, bien utiles dans les détergents, mais elles décapent aussi l’épiderme ! Ces dérivés pétroliers peuvent être remplacés par des tensio-actifs naturels beaucoup moins irritants.

Quelques précautions suffisent heureusement à éviter les désagréments liés à l’utilisation des liquides vaisselle. S’ils ne sont guère esthétiques, les gants protègent efficacement la peau.

En cas de projection dans les yeux, suivez les conseils indiqués sur le flacon et contactez le centre antipoison le plus proche. En cas de réaction cutanée, consultez un dermatologue et/ou un allergologue en apportant le flacon.

Enfin, comme tout détergent, l’emballage précise un mode d’emploi et des recommandations. Mieux vaut y porter attention.