Industrie cannière : Omnicane cible 180 000 tonnes de sucres en 2019

Engagé dans la canne, l’énergie, l’éthanol et l’immobilier et principal opérateur économique dans le Sud, Omnicane s’attend à une meilleure performance pour l’année financière en cours. La direction cite une production supérieure de sucres, un meilleur prix au niveau mondial et une amélioration dans le segment énergétique.

La présente campagne d’Omnicane Limited sera très soutenue tenant compte des projections énoncées dans le rapport annuel du groupe. Jacques d’Unienville, le Chief Executive Officer explique que la production serait de 180 000 tonnes de sucres raffinés contre quelque 75 800 tonnes l’année dernière. Dans ce document disponible en ligne, il met en avant deux raisons, la première reposant sur les conditions du marché européen et la seconde ayant trait à une nouvelle consolidation au sein de l’industrie mauricienne.

« En décembre 2018 et début 2019, nous avons commencé à apercevoir des signes de reprise, en particulier sur le marché européen, avec (la tonne de sucre) commercialisée à un prix supérieur par 100 euros au prix à la période similaire il y a un an. (Cette situation) devrait se traduire par l’obtention d’un meilleur prix pour le sucre mauricien en 2019 par le Syndicat des Sucres, » affirme le CEO d’Omnicane.

Si le prix de cette commodité est en progression, la baisse dans la production en Europe est un contributeur majeur. Les betteraviers ont réduit la superficie sous cette culture tenant compte du surplus sur le continent. À la baisse dans le volume de betteraves s’ajoute la fermeture de plusieurs usines en Allemagne et en France. Tenant compte de cette tendance qui est positive pour la production de sucre blanc, le Syndicat des Sucres a recommencé l’importation du roux pour être raffiné au pays. Une cargaison de 41,000 tonnes a déjà été acheminée à Maurice, Une seconde devrait être finalisée.

Sur le plan local, Omnicane profitera de la fermeture des opérations sucrière de Medine. Pour la présente coupe, elle recevra quelque 42 % de la canne broyée par cette usine (unité ayant cessé ses opérations fin 2018). Qui plus est, le groupe s’attend à un réajustement dans la compensation pour les « event years » qui n’ont pas été déclarées dans le passé. Et il y a également l’apport d’une taxe à 80 % sur le sucre importé pour le marché local.

Ces développements positifs interviennent après une année difficile tant pour le groupe et l’industrie sucrière dans son ensemble. En 2018, le prix net par tonne de sucre a été inférieur à Rs 10 000 avec tous les opérateurs roulant à pertes dans ces opérations cannières. Face à cette situation, dans le discours budgétaire 2019/2020, le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth a annoncé que les planteurs obtiendront Rs 25 000 par tonne de sucre pour avec un seuil à 60 tonnes.