Baromètre économique de PluriConseil : la gestion des fonds publics décriée | Défi Économie Aller au contenu principal

Baromètre économique de PluriConseil : la gestion des fonds publics décriée

La grande majorité des analystes trouvent très mauvaise la gestion des deniers publics et peu crédible la promesse de réduire la dette publique.

Pour vous, une croissance économique de 3,9% pour l’année 2019 est...

Croissance

Taux de croissance assez satisfaisant
Statistics Mauritius prévoit que la croissance économique au prix de marché sera de 3,9% cette année. Ce n’est pas un taux honorable, mais tout de même assez satisfaisant pour un sondé sur deux. Les 40% d’insatisfaits, eux, déplorent que « this is driven by one-off large public sector investments. We need the private sector to invest! » Entre-temps, « the Mauritian economy has been growing below its 4.5% potential growth rate. Low inflation indicates that the economy is operating below capacity. » Comme « we must hit the 5% mark », on estime que « it is a weak performance and underlines the lack of economic stewardship prevailing over the last decade ». Sinon, « we could do much better with better political leadership which is currently non existent ».

Quelle serait la principale raison de la baisse de l’investissement privé en 2019 ?

Evolution cyclique 0%
Année électorale 20%
Peu d’opportunités 43%
Manque de confiance 37%

Opportunités et confiance font défaut
Statistics Mauritius annonce une baisse de 0,8% de l’investissement privé en 2019 après une hausse de 10,4% en 2018. Pour 43% de répondants, « there is a lack of investment opportunities that would generate sufficient return to incentivise private investment. This is worsened by the uncertainty related to elections, which causes private sector companies to wait and see. » Selon 37% de sondés, « there is a trust deficit as all the existing sectors which were doing well are facing difficulties, like tourism and the financial sector. The business people do not believe the government can map out a clear, attainable and doable strategy for Mauritius. » En l’occurrence, « the private sector invests only when clear policies are in place and trade-offs such as fiscal advantages are obtained ».

A la lumière des rapports du Bureau de l’Audit, comment voyez-vous la gestion des fonds publics ?

Gestion

Du mauvais au très mauvais
On sait que la gestion des fonds publics est mauvaise, mais deux tiers des sondés la trouvent très mauvaise. Pour être cynique, « this is Mauritius with its history of wastage of resources. What is required as an added value from the National Audit Office, with consultation with the ministries, is to come up with a plan where there are quick wins from the low hanging fruits. There are issues which require more time, like better coordination, organisational prowess, project management skills and culture change. » En même temps, « il faut des mesures punitives en cas de mauvaise gestion, par exemple une réduction de bonus ». Il convient aussi de changer « the Procurement Act which favours the lowest bidder at the expense of quality ».

Au vu de l’ampleur des prêts impayés des corps para-étatiques, quelle crédibilité accordez-vous à la stratégie de la dette publique ?

Crédibilité

Peu de crédibilité pour réduire la dette publique
Le ministre des finances a promis de faire baisser la dette publique. Mais voyant les milliards de roupies de prêts impayés des corps para-étatiques, soulevés par le Bureau de l’Audit, trois analystes sur cinq estiment peu crédible cette promesse, et 40% n’y accordent aucune crédibilité. Pour eux, le gouvernement « is playing with numbers ». Non seulement « there remains a lack of proper public fund management », mais encore plus grave, « when you add up all these liabilities and contingent liabilities, surely our total public sector debt to GDP is more than 70% ». Ainsi, « when we will have a proper finance minister in charge of our country’s finances, then there will be a strategy ».

Selon vous, quelle est la plus grande faiblesse de la State Bank of Mauritius ?

La Gestion des risques 17%
La Stratégie régionale 3%
La Composition du Board 57%
Les Décisions du Top Management 23%

Le Board ultimement responsable
Pour 57% des sondés, la plus grande faiblesse de la State Bank of Mauritius est la composition du conseil d’administration de la banque. Il n’existe « no proper structure and management of risk, not enough bankers on the board who understand and drive the business ». Au contraire, « because of the state’s stake, the board is more often than not composed of cronies – lacking the proper qualifications or experience – which leads to poor decision making ». Comme toujours, « the fish rots from the top ». C’est pourquoi « we need competent people (with banking and finance knowledge) on the board! They should also act with integrity and not as rubber stamps! »

D’après vous, le cours de l’action de SBM Holdings sera d’ici à six mois…

Inférieur à Rs 6 30%
Rs 6 à Rs 7 70%
Supérieur à Rs 7 0%

Du léger mieux dans six mois
Vendredi dernier, le cours de l’action de SBM Holdings clôturait à Rs 5,90 (une baisse de 23% sur un an). Sept sondés sur dix pensent néanmoins qu’il sera entre Rs 6 et Rs 7 d’ici à six mois, car le titre est « a very good buy now », d’autant que « public pension funds will try to prop it up ». Un analyste dit croire que « we have already seen the worst. Any amount recovered from the impaired figures will actually improve profitability. Mr Rao (soon to be appointed CEO) also seems competent. » Pour les 30% de pessimistes qui voient le cours de l’action demeurer en dessous de Rs 6, « unless there is a dramatic change (including the complete replacement of the directors), investors will not trust the current leadership, and share prices will remain low ».

Selon vous, le cours de l’action de Air Mauritius sera d’ici à six mois…

Inférieur à Rs 10 73%
Rs 10 à Rs 11 27%
Supérieur à Rs 11 0%

Le paille-en-queue pique du nez
Vendredi dernier, le cours de l’action de Air Mauritius était à Rs 9,60 (une chute de 33% sur un an). Une très grande majorité d’analystes sont d’avis qu’il restera en dessous de Rs 10 durant les six prochains mois. Car le transporteur national « is flying at a low altitude », et « with the frequent delays and breakdowns, we might see even lower demand for Air Mauritius seats ». Il est vrai que « all small carriers globally are experiencing problems. It is time to seriously put our pride in our pockets and sell the airline. ». Du moins, « the company should be delisted given that the government wants to control everything. It must stop wasting small shareholders’ funds. »

D’après vous, la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo aura sur l’orientation du prochain Budget une influence...

NÉGATIVE pour l’économie 3%
POSITIVE pour l’économie 3%
Aucune influence 93%

Une démission sans effet
Au cas où une élection partielle aurait lieu, le prochain budget pourrait bien contenir de nombreuses mesures populistes pour la circonscription numéro 7. Mais pour la quasi-totalité des répondants, ce n’est pas la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo qui influencera l’orientation budgétaire. C’est peu dire que « some people were surprised that he was still in government. His resignation is unlikely to have any effect whatsoever, politically or economically. The only impact was the news coverage which had a very short shelf life. » Et puis, « Vishnu or no Vishnu, those who govern are too incompetent, and their focus is not on the national economy but on staying in power, for this is big business ».

Enquête d’opinion réalisée par PluriConseil du 8 au 10 avril 2019 auprès d’un échantillon représentatif de 30 analystes économiques et financiers.