Jessica Naga, avocate en FinTech : «L’économie mauricienne est prête à avoir sa propre monnaie numérique» | Défi Économie Aller au contenu principal

Jessica Naga, avocate en FinTech : «L’économie mauricienne est prête à avoir sa propre monnaie numérique»

Jessica Naga

Jessica Naga, Managing Director Digital Associates Ltd et avocate en FinTech observe que la pandémie de Covid-19 a entraîné un changement dans la façon dont les gens travaillent et vivent. Le confinement et le travail à distance qui est encore aujourd'hui, au moins en partie, une réalité permanente pour de nombreux salariés, ont provoqué une nette augmentation des achats par le téléphone et en ligne.  « La façon dont les gens font leurs achats, a entraîné le besoin de systèmes de paiement électronique à distance plus faciles, moins chers et plus sûrs. Même lorsque les achats en personne sont inévitables, comme pour les achats de nourriture, et pour les achats de moindre valeur qui sont habituellement effectués en espèces, les gens choisissent, dans la mesure du possible, des technologies de paiement sans contact, étant donné le risque de transmission de la maladie par l'argent liquide. Cet environnement modifié est très propice à l'émergence et à la prospérité de technologies de paiement novatrices, ce qui entraînera la création d'emplois et l'augmentation de l'efficacité des transactions en termes de coût et de rapidité, au profit des utilisateurs finaux » , soutient Jessica Naga.

Selon elle, le réel défi est de savoir comment régir l’introduction de la CBDC sur le marché local et de tempérer les risques qui en découlent. Étant donné que la CBDC en est à sa phase conceptuelle.  L’avocate en FinTech fait valoir que « le cadre juridique doit être flexible, il faut prévoir une phase d'essais et être placé sous la surveillance active des régulateurs locaux et permettre à la CBDC ainsi que les billets et pièces de monnaie traditionnelle de cohabiter aussi longtemps que cela sera nécessaire, afin de faire entrer définitivement Maurice dans une nouvelle ère numérique. »

Elle se dit confiante que l’économie mauricienne est prête à avoir sa propre monnaie numérique parce qu’il y a indéniablement un buzz en ce moment concernant les investissements dans les crypto-monnaies dans le monde mais aussi à Maurice. « Cela indique clairement qu'un changement d'état d'esprit concernant la vulgarisation des actifs numériques est déjà en train de se produire. Ceci dit, une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) n'est pas la même chose que les crypto-monnaies privées. Les CBDC gardent les avantages de la monnaie fiduciaire ou traditionnelle, par exemple en étant moins volatiles, en sus des avantages des crypto-monnaies privées de par leur agilité et leur coût de transfert réduit », conclut-elle.