Anil Gayan, ancien ministre du Tourisme : «Le protocole par rapport à la quarantaine risque de jouer en défaveur de Maurice»
La protection d’Air Mauritius ne doit en aucun cas se faire au détriment de l’intérêt national et des touristes, avance Anil Gayan. L’ancien ministre du Tourisme insiste aussi sur l’importance de fixer une date pour la réouverture des frontières.
Le secteur du tourisme est dans une mauvaise posture, étant à l’arrêt depuis l’année dernière. Quels sont les points sur lesquels l’emphase devrait être mise pour tenter de relancer le secteur à Maurice ?
L’un des points primordiaux est de fixer une date pour la réouverture des frontières. Cela afin de permettre aux opérateurs d’y travailler en fonction. Il est important de planifier la réouverture. Un autre aspect serait de faire que toutes les lignes aériennes qui desservaient la destination s’intéressent de nouveau à Maurice. Par ailleurs, le protocole actuel par rapport à la quarantaine risque de jouer en défaveur de Maurice. Nous devons rouvrir à toutes les personnes/touristes qui ont déjà obtenu leurs deux doses de vaccin et cela sans qu’ils aient à aller en quarantaine à leur arrivée à Maurice.
La compagnie aérienne nationale aura également un rôle important pour une éventuelle reprise. Comment permettre à Air Mauritius de mener à bien sa mission ?
Le tourisme est un secteur qui a du potentiel. Nous avons l’infrastructure, le personnel, couplés à la volonté des tours opérateurs. Cependant, il faut repenser Air Mauritius. La protection de la compagnie aérienne nationale ne doit en aucun cas se faire au détriment de l’intérêt national et des touristes. Air Mauritius nécessite une nouvelle direction ayant une vision de même qu’une stratégie nouvelle. Autrement dit, le bureau du Premier ministre ne doit plus avoir la main mise sur la compagnie, et les décisions ne devraient pas être dictées par la politique. Il est important qu’Air Mauritius opère comme un acteur commercial.
Quid de la campagne de vaccination en cours à Maurice ?
L’on se targue d’être un pays à revenu élevé. Un pays avec un tel statut doit avoir la capacité d’acheter des vaccins pour sa population. Or, l’on mendie avec d’autres pays pour avoir des vaccins et cela ne fait pas honneur à Maurice. Il n’est pas normal que le gouvernement dépense des milliards dans divers projets comme le Metro Express et ne parvienne pas à s’approvisionner en vaccins.
Propos recueillis par Fabrice Larétif
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