Prêts non-productifs : la SBM accepte ses torts et se dit prête à rebondir | Défi Économie Aller au contenu principal

Prêts non-productifs : la SBM accepte ses torts et se dit prête à rebondir

Les profits de la holding ont chuté de 52 % pour passer à Rs 1,25 milliards en 2018.

Propriétaire de la deuxième plus grande banque et à la une pour les montants conséquents mis de côté pour les prêts non-productifs, la SBM Holdings Limited dit faire preuve de résilience. Elle compte redorer son blason et renflouer ses caisses dans le proche avenir.

La direction de la SBM Holdings Limited le concède sans ambiguïté aucune. Ses propos ont le mérite d’être clairs sur les erreurs commises. La SBM Bank (Mauritius), a fauté en occultant la nécessité de prendre toutes les précautions nécessaires en amont à l’octroi de prêts conséquents à des clients étrangers. L’heure est à l’instauration de normes prudentielles plus solides pour relancer la croissance de la profitabilité dans un segment qui est porteur. Ainsi se résument donc les analyses du Chief Executive Officer de la SBM Holdings Limited, Andrew Bainbridge et du président du conseil d’administration, Kee Chong Li Kwong Wing, sur la performance 2018 du deuxième groupe financier du pays.

Avant d’aborder l’optimisme du management sur les progrès éventuels en 2019, voyons l’impact de cette « gestion insuffisante de risques » dans des prêts aux clients hors de Maurice. Pour l’année écoulée, agissant après consultations avec ses auditeurs externes, la SBM Holdings Limited a consenti à faire des provisions de Rs 3,56 milliards pour des prêts non-productifs accordés à des compagnies étrangères. Cette somme est le triple de ce qui a été inscrit sous ce même item en 2018.

Impact immédiat

L’impact sur la profitabilité de la holding a été immédiat. En route, début 2018, vers des profits dépassant les Rs 3 milliards, la SBM Holdings s’est retrouvée avec des bénéfices après impôts de l’ordre de Rs 1,25 milliards pour l’année financière se terminant au 31 décembre 2018. Ces profits sont en baisse de quelque 52 % par rapport aux profits engrangés en 2017. La direction se permet de payer un dividende intérimaire de cinq sous par action pour le quatrième et dernier trimestre de la période financière écoulée, de quoi rassurer les actionnaires, dont l’État.

Passé ce cap de mea-culpa, la direction dit s’être déjà attelée pour retrouver le statut respecté de groupe financier et propriétaire de la deuxième plus grande banque à Maurice en mettant de l’ordre dans le Segment B (catégorie regroupant les prêts à l’international). « We have now substantially completed the remediation work in respect of the Segment B business, reducing credit concentrations and improving collateral cover for better monitoring and stronger controls, making this a stronger and more diversified business in the future », affirme Andrew Bainbridge. Les prêts non-productifs d’aujourd’hui peuvent toujours être récupérés dans le futur. Andrew Bainbridge est confiance qu’une « large portion » pourra être recouvrée dans le temps.

De son côté, parlant des perspectives futures du groupe, Kee Chong Li Kwong Wing est d’avis que la SBM Holdings Limited est en meilleure posture qu’avant. Il cite les développements au Kenya et en Inde. « This has consolidated our position as a regional bank and we are gearing up to tap opportunities along the Asia-Africa corridor. We also expect to make further progress this year in our digitalization strategy », a-t-il dit.