Selven Munusami : «La pâtisserie offre beaucoup de perspectives»
Après avoir passé une trentaine d’années dans le circuit hôtelier comme pâtissier, Selven Munusami, 48 ans, s’est lancé à son propre compte. Le propriétaire de la ’Pâtisserie Opéra’, à Belle-Vue-Maurel, Rivière-du-Rempart, reconnaît que c’est le fruit de longues années de sacrifices et de persévérance. Il nous retrace son parcours.
Située sur la route royale à Belle-Vue-Maurel, la pâtisserie Opéra a vite séduit les habitants de l’endroit et des environs. On y trouve plusieurs variétés de gâteaux, allant des macarons jusqu’au fameux Opéra, qui est une spécialité de la maison. On peut aussi passer des commandes pour les mariages, anniversaires et autres fêtes familiales.
Pourtant, Selven n’envisageait pas de faire carrière dans la pâtisserie. Après le collège, il s’était inscrit au Lycée Polytechnique de Flacq. Avec un Brevet d’Aptitude Professionnelle en électromécanique en poche, il s’apprêtait à suivre un stage de formation chez Air Mauritius. Sa vie prend une autre tournure lorsqu’un de ses amis, agent de sécurité dans un établissement hôtelier, lui parla de l’école hôtelière qui se trouvait alors à Les Casernes, Curepipe. Conquis par les explications, il décide de postuler pour des cours en hôtellerie. Il n’avait que 17 ans. Après une année de formation, il en est sorti avec un Certificat d’Aptitude Professionnelle en cuisine. De plus, il a bénéficié d’un stage pratique à l’hôtel Belle-Mare Plage. Bien que le travail de la cuisine lui plaisait, il avoue qu’il n’avait pas encore retrouvé sa voie.
Artiste dans l’âme, la pâtisserie a été une révélation pour moi. Elle me permet de mettre en oeuvre ma créativité»
Son stage de formation en pâtisserie a été une révélation pour Selven. « C’est un domaine qui me permet de mettre en œuvre ma créativité, car je suis un artiste dans l’âme », dit-il avec un large sourire. Ce qui se vérifie par ses différents modèles de gâteaux.
Fusion d’épices et de fruits
Selven aiguise sa créativité également au niveau gustatif. C’est ainsi que dans les différents établissements hôteliers de renom où il a travaillé, notre pâtissier a donné libre cours à son imagination. « J’ai préparé des opéras (dessert d’origine française) avec des fruits de saison, comme les mangues, les letchis ou encore les épices. » Il cite aussi la tarte au chocolat mélangée avec du piment, le feuilleté au poisson et d’autres gâteaux nés d’une fusion d’épices et de fruits.
C’est ainsi qu’après sept ans de service, il a été promu chef pâtissier. Durant sa carrière dans le circuit hôtelier, il a eu aussi d’autres opportunités intéressantes, notamment de travailler pendant deux ans comme responsable de la pâtisserie dans un hôtel cinq étoiles, à Dubaï.
Sept ans de cela, il avait ouvert une pâtisserie. Mais il a dû la louer à des tierces personnes, car il avait obtenu une offre intéressante d’un établissement hôtelier qui venait d’ouvrir ses portes. Lorsque la pâtisserie a fermé ses portes pendant une année, Selven a décidé de la réouvrir en octobre 2019. Une sage décision après une trentaine d’années dans l’hôtellerie, car avec la crise de la Covid-19, l’avenir est plus ou moins incertain dans le secteur touristique, reconnaît Selven.
Le quadragénaire encourage vivement les jeunes à embrasser cette carrière. Car malgré les difficultés, c’est un métier qui offre beaucoup de perspectives, dit-il. Mais avant tout ce métier exige la patience et la persévérance.
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