Jenny Chan, présidente de FINAM : «Le secteur des TIC souffrira d’un ralentissement avec la Covid-19»
Jenny Chan, présidente de la Fédération des associations numériques de Maurice (FINAM), est catégorique. Le secteur des TIC sera affecté par le ralentissement mondial, quoique dans une moindre mesure que d’autres industries.
« Les entreprises se préparent déjà en anticipant des mesures pour assurer une continuité. Par exemple, les options de télétravail pour certains types de services peuvent être offertes à distance. »
La propagation du virus de la Covid-19 n’a pas uniquement des conséquences sanitaires : elle a aussi un impact sur de nombreuses activités économiques. Selon vous, est-ce que les compagnies des TIC seront prêtes à faire face à ce problème ?
Je pense que le secteur des TIC souffrira du ralentissement mondial dû à cette pandémie. Les entreprises mauriciennes opérant dans ce secteur se préparent déjà en anticipant des mesures pour assurer une continuité. Par exemple, les options de télétravail pour certains types de services peuvent être offertes à distance. En général, on peut dire que l’impact sera à un degré moindre que certains autres secteurs comme le tourisme.
Comment se porte le secteur du BPO/TIC ?
Le secteur continue d’être un pilier de l’économie mauricienne avec une contribution de 5% au PIB. Le marché du travail dans ce secteur reste favorable. Les opportunités sont diverses et chaque jour de nombreuses opportunités d’emploi sont publiées sur divers ‘job boards’ ou les sites des entreprises. De nouveaux métiers apparaissent chaque année tels que les ‘data analysts’, les métiers dans le secteur de l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la ‘supply chain’, le ‘web marketer’.
Je suis d’avis qu’un jeune avec un SC/HSC peut facilement trouver un emploi dans ce secteur. Les jeunes ayant poursuivi des études plus poussées en mathématiques, en sciences ou en informatique peuvent aspirer à des carrières techniques. De nombreuses entreprises offrent la flexibilité au niveau des horaires de travail et du télétravail, ce qui aide l’employé/e à concilier une bonne vie sociale ou de famille et sa carrière professionnelle. Suite à ces mesures, les jeunes femmes ont de moins en moins de difficultés à faire le choix entre s’occuper de sa famille à plein temps ou poursuivre leur travail au détriment de la famille.
Quels sont les défis qui attendent les opérateurs cette année ?
Le défi majeur reste toujours la main-d’œuvre. Nous n’avons toujours pas assez d’entrants, de jeunes diplômés dans le secteur. Force est de constater que nous devons nous tourner vers d’autres sources d’approvisionnement de ressources, telles que l’Afrique et l’Inde.
On déplore souvent le mismatch entre les diplômes, les compétences et les attentes des employeurs...
La cause principale de ce mismatch est due à cette évolution rapide. Avant d’entamer les études, le jeune a déjà un plan établi des technologies sur lesquelles il sera formé pendant ses trois ou quatre années d’études. Mais dans la plupart des cas, quand il quitte l’université, les méthodologies apprises ne sont plus liées avec la tendance du marché. Il faut que les institutions de formation restent à l’affût des demandes du marché et ajustent rapidement leur programme en fonction des changements. Les entreprises devront continuer à se vouer à combler les lacunes selon les besoins spécifiques de chaque entreprise et le jeune diplômé doit se préparer à l’apprentissage rapide et continu tout au long de sa carrière.
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