Formation technique et professionnelle : l’évolution au fil des années

Les industries ont besoin d’électriciens, mécaniciens, ajusteurs et autres cadres techniques pour assurer leurs opérations. Des pays, qui ont investi massivement dans la formation technique et professionnelle, sont aujourd'hui parmi les plus développés du monde. Depuis son indépendance, il y a 52 ans, Maurice n'a cessé d'assurer la formation de ses ressources humaines dans divers domaines à travers différents centres de formation tant publics que privés. Voici un constat de l'évolution de la formation technique et vocationnelle du pays.
L'île Maurice a une longue histoire dans la formation vocationnelle et technique. Dans un ouvrage intitulé « The evolution of TVET (Technical and Vocational Education and Training in Mauritius », le professeur Roland Dubois indique que l'étude vocationnelle et technique, à Maurice, remonte au début des années 1900.
Toutefois, souligne-t-il, cette démarche a rencontré plus ou moins une certaine résistance dans la population.Il explique qu'après plusieurs tentatives, les autorités ont pu offrir des dispositions dans l'Education Ordinance de 1899, pour l'éducation technique et agricole.
C'est ainsi qu'en 1905 le métier manuel a été introduit pour la première fois dans cinq écoles primaires. En 1917, la première école technique a ouvert ses portes dans le but initial d'enseigner la menuiserie (woodwork) à un groupe de garçons venant des écoles primaires de Port-Louis. Il ressort que 50% de ces cours étaient théoriques et 50% pratiques.
Selon Roland Dubois, un projet portant sur une refonte du système éducatif, avec plus d'accent sur l'enseignement professionnel, a été abandonné à la suite d'un violent cyclone qui a frappé le pays et de la grande dépression de 1929-32. « Même l'école technique a dû fermer ses portes », dit-il.
Les années 50
C'est dans les années 50 que graduellement, qu'il y a eu l'introduction des arts et métiers (Arts and crafts) du dessin, de la peinture, de la couture et le woodwork, entre autres, dans le cursus scolaire au niveau primaire.
Toutefois, c'est à la suite d'une recommandation d'un certain Nichols, en 1947, que la formation technique allait prendre de l'essor dans le cycle secondaire avec la mise sur pied de ce qu'on appelait, à l'époque, les « central schools » avec l'accent mis sur le côté commercial, technique ou agricole.
Les années 60
En 1963, une « Small scale industries branch » a été créée et placée sous la tutelle du ministère du u'en 2009, le Mauritius Institute of Training and Development (MITD), a pris la relève de l'IVTB.Travail avec comme objectif d'élaborer des programmes de formation pour les sans-emplois etdestravailleurs saisonniers en vue de faciliter leurs accès à un emploi lucratif.
C'est ainsi que cinq centres vocationnels ont vu le jour pour enseigner la couture, la broderie, la boulangerie et d'autres travaux artisanaux. Parallèlement, le John-Kennedy College et d'autres collèges d'État offraient des cours professionnels en plus des sujets académiques. Cet organisme est passé sous la tutelle du ministère de l'Education en 1964.
L'Industrial Trade Training Centre
La formation technique devait prendre un nouvel envol en 1968 avec la mise sur pied de l'Industrial Trade Training Centre (ITTC) et le soutien financier de l'United Nations Development Programme (UNDP) et de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), agissant comme agence exécutante.
Situé à Beau-Bassin, ce centre de formation offrait des cours techniques en plomberie, en mécanique, en maçonnerie et en soudure, entre autres, menant au City and Guilds.
La même année, l'Université de Maurice a ouvert la School of Industrial Technology pour offrir des cours menant à un ‘Diploma in Mechanical and Electrical Engineering’ de même qu'en ‘Civil Engineering’. Par la suite, l'école a assuré la formation des ingénieurs et techniciens qui contribuèrent énormément à la première phase du développement industriel à Maurice.
Hotel and Catering Training School
En 1971, la première école hôtelière a vu le jour en vue de former la main-d’œuvre pour les établissements hôteliers. Les cours comprenaient les Restaurant and Bar service, Hotel Front Office (Reception), House keeping, Assistant chef et Hotel Management.
Les années 80
Les années 80 ont vu une grande évolution au niveau de la formation technique et vocationnelle. Pour pallier le manque cruel d'une main-d’œuvre qualifiée, conjointement avec le gouvernement indien et la Banque Mondiale, le gouvernement mauricien se lance dans la construction d'un second Industrial Trade Training Centre, à Piton, qui sera connu comme le Prof Uppadyyaya Training Centre.
Le gouvernement d'alors lance aussi un plan de deux ans (1980-82) dont le but était de rehausser les aptitudes des personnes déjà dans le monde du travail et d'accorder une formation aux demandeurs d'emploi.
Ce plan a aussi jeté les bases en vue de la mise en place d'un Central Training Office (CTO) pour assurer le contrôle et la coordination de toutes les formations vocationnelles à Maurice. Soulignons que le CTO est entré en vigueur en 1984.
Lycée polytechnique Sir Guy-Forget
Fondé en 1982 à Centre-de-Flacq, le Lycée Polytechnique Sir Guy-Forget démontre la volonté du gouvernement d'étendre l'éducation technique et vocationnelle et de faciliter l'accès à la formation. Le lycée devait admettre des jeunes ayant étudié jusqu'en Form III pour des cours de techniciens, d'une durée de quatre ans, de la mécanique automobile, de l'électronique, de la maçonnerie et de l'entretien mécanique pour une durée de trois ans.
L'Industrial and Vocational Training Board
La mise sur pied de l'Industrial and Vocational Training Board (IVTB), en 1988, a été la plaque tournante dans l'évolution de la formation technique et professionnelle à Maurice.
Contrairement au CTO, ce nouvel organisme est un partenariat entre les secteurs public et privé. Immédiatement après sa mise en fonction, des règlements ont été promulgués pour assurer la qualité des cours de formation prodigués par les centres de formation privés.
En même temps, les centres de formation se trouvant sous la tutelle de différents ministères, dont l'ITTC de Beau-Bassin et de Piton, l'Hotel and Catering Training School de Curepipe et la Textile/Fashion de Bell-Village sont transférés sous l'IVTB qui a été dirigé pendant des années par le professeur Roland Dubois.
Si initialement, les cours de formation menaient au National Trade Certificate (NTC) Level 3, graduellement, des nouveaux cours menant à un Higher National Diploma ont été introduits. Parmi on compte l'Hospitality Management and Tourism, Fashion Training and Textile Design et Information Technology. Soulignons qu'en 2009, le Mauritius Institute of Training and Development (MITD), a pris la relève de l'IVTB.
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