Kevin Ramkaloan : «La croissance va reculer de 0,2 % selon nos estimations»

Le coronavirus pourrait impacter lourdement l’économie mauricienne. Alors qu’une crise se profile, le secteur privé devra s’armer comme il le faut et notamment miser davantage sur la production locale, souligne Kevin Ramkaloan, le CEO de Business Mauritius.

Le Premier ministre a déclaré que le pays est « extrêmement vulnérable » face au coronavirus et que nous allons devoir faire face à des moments difficiles. Vos commentaires ?
Pour Business Mauritius, le challenge vient à deux principaux niveaux : le tourisme et le secteur manufacturier. Pour le tourisme, le virus a dépassé la Chine et est entré dans nos marchés traditionnels, notamment l’Europe. Les protocoles devront être affinés pour détecter des cas qui doivent être en quarantaine, tout en permettant le flux des touristes qui ne sont pas affectés. À ce jour, notre principale préoccupation demeure le sentiment des gens à voyager qu’il faudrait surveiller. Si le sentiment de ne pas voyager prédomine, l’impact sur notre secteur touristique sera encore plus élevé.

S’agissant du secteur manufacturier, la fourniture des matières premières doit se faire sur des destinations autres que la Chine. Ce qui nous permettra de continuer nos activités. Il faudra aussi s’appuyer davantage sur la production locale afin de pallier l’approvisionnement des produits à l’étranger. Et dans cette crise, il faudrait trouver des opportunités afin de permettre à l’économie mauricienne de passer le cap.

Selon une première évaluation, la croissance, pourrait reculer de 0,1 à 0,3 %. Une baisse qui pourrait être plus conséquente si la situation s’aggravait, selon le Premier ministre. Doit-on craindre une croissance de 3 % ou inférieure à 3 % en 2020 ?
Nos estimations sont alignées sur celles du gouvernement. Nous prévoyons approximativement une réduction de 0,2 % de la croissance. Il faudra surveiller l’évolution de la situation.

Que recommande Business Mauritius aux opérateurs économiques par rapport au coronavirus ?
Nous avons eu un travail en commun  avec nos partenaires sur l’impact de l’épidémie. Ce qui nous a amenés à considérer plusieurs facteurs de risque, nous conduisant ainsi à nos estimations d’une réduction de 0,2 % de la croissance.