Nouveau règlement : sacs biodégradables et ‘paper bags’ ont la cote | Défi Économie Aller au contenu principal

Nouveau règlement : sacs biodégradables et ‘paper bags’ ont la cote

Plastic
La loi sera revue.

L’Environment Protection (Banning of Plastic Bags) Regulations 2015 sera revu. Cette mesure concerne l’introduction d’un nouveau règlement pour l’interdiction des sacs non-biodégradables.  Tour d’horizon.

Plus de 8 millions de tonnes de plastique sont jetées dans les océans chaque année, selon un cadre du ministère de l’Environnement. Cette réalité inquiète le ministère de tutelle. Pour combattre la pollution causée par les déchets plastiques et être en harmonie avec l’environnement, le gouvernement envisage trois solutions: réduction du nombre de déchets plastiques produits dans le pays; interdiction des produits en plastique non-biodégradables; réduction du nombre de bouteilles en PET dans nos déchets.

À cet effet, le projet de loi sur le ‘Banning of Plastic Bags’ sera revu pour  interdire les sacs en plastique et promouvoir une économie circulaire. Une nouvelle qui est accueillie  par les fournisseurs et les producteurs de sacs biodégradables et des ‘paper bags’ qui y voient une aubaine. À l’instar de Yash Goodur, Sales and E- Marketing Officer chez Explast Ltd, qui salue cette mesure pour pallier les difficultés liées aux sacs en plastique conventionnels. « On produit environ 10 000 sacs en papier par mois. »

De son côté, Green Bag brasse une hausse de 20 % dans la production des sacs. «  On note un fort engouement pour ce type de produit. C’est un créneau porteur », soutient une responsable qui ajoute qu’«  au cœur de l’économie circulaire, cette mesure créera des emplois puisqu’il existe des  opportunités de croissance pour les fournisseurs ».

Rishta Goorah, secrétaire chez Birdy Advertising Ltd abonde dans le même sens. «L’interdiction d’utilisation des sacs en plastique, en vigueur depuis le 1er janvier 2016, a fait le bonheur des acteurs évoluant dans ce secteur. De nombreux supermarchés se sont tournés vers le sac en tissu pour transporter fruits et légumes en vrac aussi bien que le reste des courses. Chez nous, par exemple, on enregistre une hausse de 20 % dans notre production en ce moment. C’est un secteur prometteur.»

Engagée dans ce domaine, Emily Minator, directrice de Cotton Eco Bag, trouve que cette mesure préservera l’écologie tout en encourageant les compagnies à se lancer dans ce domaine et répondre aux exigences des autorités publiques. « On fabrique en moyenne 500 pièces par mois, cependant, on note une augmentation dans notre production, car les Mauriciens sont soucieux de l’écologie », dit-elle.

Yash Goodur constate que les Mauriciens sont de plus en plus conscients de l’importance d’avoir une gestion durable des déchets. «Avec une hausse de la demande, il est important d’offrir un large choix aux clients.

En terme de coût, le produit écolo est plus cher. L’éducation reste un moyen important pour sensibiliser les Mauriciens sur le développement durable », observe-t-il. Vassen Kaupaymootoo, ingénieur en environnement, estime que les entreprises sont plus conscientes des enjeux environnementaux, sociaux et économiques sur la bonne gestion de leurs déchets. Selon lui, tous les pays avant-gardistes ont déjà compris qu’il est important de se préparer à vivre dans une économie circulaire. « La création des industries vertes à Maurice donne une indication claire de la direction et des mesures prises pour développer l’économie verte comme un nouveau pilier de notre économie».

Solutions écologiques et innovantes

Deux entrepreneurs expliquent leurs projets

Haadeeyah Oozeerally

Rick-Ernest Bonnier

Haadeeyah Oozeerally fabrique des gobelets organiques
Haadeeyah Oozeerally, 20 ans, originaire de Curepipe, est spécialisée dans la permaculture. Son aventure débute en 2018, lorsqu’elle fonde son entreprise, Panacea Permaculture Movement Ltd. Soucieuse de l’écologie, elle a lancé, il y a peu, des gobelets 100 % organiques. Sa dernière innovation est la RIPE Cup qui est un gobelet 100 % organique sans produit chimique. Perfectionniste, elle a plusieurs projets pour développer des solutions écologiques. Elle a raflé le ‘Best Ocean Entrepreneur 2019’.

Rick-Ernest Bonnier est l’inventeur d’un équipement écolo en mer
Biologiste marin, Rick-Ernest Bonnier a inventé un équipement baptisé Ocean Cleaner Device pour  nettoyer des océans depuis août 2018. Son équipement utilise la force magnétique et les mouvements naturels de l’eau pour déplacer le plastique en mer. Dans une cuve contenant des morceaux de plastique, l’appareil peut éliminer du plastique à 100 % en moins de deux minutes. Cela fonctionne à la fois en surface et sous l’eau. « Personne n’y avait pensé avant, le résultat est positif », se réjouit-il. Bonnier Rick Ernest a remporté le premier prix du meilleur concept innovant qui vise à limiter la pollution et nettoyer les océans (Blue Champion Award).


Qu’en est-il des prix?

Auparavant, un ballot de sacs en plastique de 1 000 pièces se vendait à Rs 600. Comparativement, le prix de sacs biodégradables est plus cher, soit Rs 2 500 pour 1 000 pièces. Le sac biodégradable se vend à Rs 10 l’unité.  Un sac coton avec des canevas personnalisés est à partir de Rs 300. « La personnalisation des sacs biodégradables est un formidable support de communication (logos) pour accroître la visibilité des entreprises », soulignent nos intervenants.


Bon à savoir

  • 14 % des déchets générés à Maurice sont du plastique.
  • Le procédé de fabrication des sacs biodégradables est  long et consommateur en énergie. De ce fait, ils sont de deux à quatre fois plus chers. En effet, la production de sacs biodégradables coûte plus cher que celle des sacs en plastique.
  • Selon la fondation américaine McArthur, d’ici l’an 2050, il y aura plus de plastiques dans les océans que de poissons.

Un projet écolo est prévu en 2021

Le projet ExPLOI, pour Expédition Plastique Océan Indien, développé par la Commission de l’océan Indien (COI), est d’envergure régionale d’une durée de cinq ans. Il s’inscrit à la croisée de plusieurs problématiques économiques, écologiques et scientifiques particulièrement importantes pour l’Indianocéanie (région des îles du Sud-Ouest de l’océan Indien). Afin d’apporter une réponse complète à la problématique de la pollution plastique, ce projet vise à contribuer à la réduction et au recyclage des déchets plastiques. Grâce au financement de 6,2 millions d’euros de l’Agence française de Développement et du Fonds français pour l’environnement mondial, le démarrage du projet est prévu en 2021 dans l’océan Indien y compris à Maurice, indique-t-on.