Nina Koonjah-Chandra : la chef d’entreprise qui a plusieurs cordes à son arc

Machiniste, chauffeure, comptable, chef d’entreprise, épouse ou encore maman, Nina Koonjah-Chandra jongle entre plusieurs fonctions au sein de sa compagnie et dans sa vie personnelle. Rencontre dans sa petite usine de textile à Palma, Quatre-Bornes.
« La place d’une directrice n’est pas confinée dans un bureau devant son ordinateur. Elle doit avoir une connaissance de toutes les étapes de la production dans l’entreprise », déclare Nina Koonjah-Chandra. C’est d’ailleurs avec ce principe que son entreprise Pahrthasarathy Textil a réussi dans un secteur hautement compétitif. « Un jour vous pouvez me trouver sur une machine à coudre. Dans l’après-midi, je prends en charge la livraison. Je n’ai pas de chauffeur. Donc, je le fais moi-même. Un autre jour, je m’occupe des comptes. Et cela, sans négliger le ménage, la cuisine et les enfants », explique notre interlocutrice.
Fondée en 2008, Pahrthasarathy Textil est gérée par Nina Koonjah-Chandra et son époux Dileep Chandra, qui est originaire de l’Inde. L’entreprise est spécialisée dans la confection de blouses, robes, T-shirts, shorts et pullovers. « On s’est rencontrés dans une usine de textile. Je travaillais dans le département de l’administration et mon époux était dans la production. Quelques années plus tard, on a décidé de se marier et fonder une famille », raconte Nina. Cependant, le travail à l’usine n’était pas suffisant pour subvenir à leurs besoins. Après avoir pris un prêt bancaire pour la construction de leur maison, le couple devait trouver une autre source de revenu. « Ainsi, pendant la journée, nous travaillions à l’usine et le soir, nous confectionnions des vêtements pour des particuliers. À cette époque, nous ne dormions que deux heures par nuit afin de respecter les commandes », avance la chef d’entreprise.
Petit à petit, le nombre de clients commence à grimper, ce qui a permis au couple de lancer sa propre entreprise. « Nous avons débuté avec une seule machine et aujourd’hui, grâce à beaucoup de sacrifices, de la persévérance et de la discipline, nous avons réussi dans ce domaine », dit-elle. À ce jour, l’entreprise emploie cinq Mauriciens et trois Indiens. « Il faut aussi compter mon époux et moi-même, qui sommes engagés pleinement dans toutes les étapes de la production, y compris la vente », dit-elle.
Actuellement, l’entreprise produit quelque 5 000 pièces par mois. Pour les T-shirts unis, la production est estimée à 10 000 pièces. « Depuis quelque temps, nous nous sommes lancés dans l’imprimerie. Le client peut venir avec son logo ou son design, et nous les imprimons sur des T-shirts. D’ailleurs, je dois dire qu’il y a une forte demande pour ce type de produit. Les vêtements personnalisés sont très prisés par les Mauriciens », affirme Nina Koonjah-Chandra.
Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Avec l’épidémie du coronavirus, la chef d’entreprise compte augmenter davantage la production. « C’est dommage de voir ce qui se passe en Chine avec le coronavirus qui ronge le pays. Mais je dois avouer que cette situation est plutôt favorable pour mon entreprise. Plusieurs commerçants qui avaient l’habitude d’acheter des vêtements de Chine sont venus vers moi. Avec les nouvelles commandes, on doit maintenant revoir notre production à la hausse », dit-elle.
Hormis sa fonction de chef d’entreprise, Nina Koonjah-Chandra est aussi mère de deux enfants : un garçon de 18 ans et une fille de 11 ans.
Cap sur l’exportation
À ce jour, Pahrthasarathy Textil fournit uniquement le marché local. Les produits sont livrés à des commerçants qui ensuite les placent dans des magasins et dans des foires. « J’ai aussi une boutique à La Louise, Quatre-Bornes, qui est gérée par mon papa. Tous les vêtements que je confectionne sont exposés dans cette boutique », indique Nina Koonjah-Chandra. Toutefois, le projet qui lui tient à cœur est de cibler de nouveaux marchés.
« J’ai l’intention d’exporter dans la région, notamment en Afrique du Sud. D’ailleurs, j’ai déjà entamé les démarches. J’espère que ce rêve sera bientôt réalisé », annonce la directrice.
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