Services financiers : l’Inde rassure sur les investissements de Maurice, mais...
La juridiction mauricienne est sous le feu des projecteurs. Elle figure sur la « liste grise » de la Financial Action Task Force (FATF). La Grande Péninsule, bénéficiant des fonds via le centre financier mauricien, met l’accent sur la continuité du flux d’investissements.
La FATF – une agence intergouvernementale dont l’objectif est d’établir des normes dans la lutte contre le blanchiment d’argent – affirme que Maurice est une juridiction financière ayant des « déficiences stratégiques ».
De facto, le centre financier mauricien se trouve dans un groupe de pays qui seront sujets à une surveillance accrue par les instances régulatrices à travers le monde. Maurice se retrouve dans un groupe de 18 pays incluant les Bahamas, le Ghana, la Mongolie, le Pakistan, l’Ouganda et le Zimbabwe. Ces informations sur la « liste grise » sont remontées à la surface le week-end dernier, suscitant craintes et appréhensions dans le monde des services financiers.
Afin que Maurice ne soit plus sur cette liste, affirme la FATF dans un document en date du 21 février, la juridiction devra mettre à exécution un plan d’action comprenant cinq volets ayant trait à
(i) la supervision de son centre offshore
(ii) l’accès à des informations précises sur les bénéficiaires ultimes par les autorités, ce dans un délai raisonnable
(iii) la capacité à mener des enquêtes sur le blanchiment d’argent
(iv) la mise en place d’une approche basée sur le risque pour prévenir contre les abus et
(v) démontrer l’implémentation de sanctions.
Ainsi, Maurice, comme toute autre juridiction se trouvant sur cette liste, a pris l’engagement de résoudre ces déficiences stratégiques dans un délai imparti. En attendant, le centre financier sera sous le regard scrutateur des instances régulatrices des juridictions avec lesquelles nous avons des engagements.
Et c’est sans surprise que le flux d’investissements entre l’Inde et Maurice a été remis en question. La presse indienne rapporte que des gestionnaires de fonds ont sollicité le puissant Securities and Exchange Board of India (SEBI). Leur grief a trait à la validité des fonds actifs sur l’Inde avec leurs opérations enregistrées à Maurice, deuxième source d’investissements après les États-Unis.
Dans la matinée du mardi 25 février, la SEBI a communiqué son analyse. Ces fonds en question pourront continuer à exercer sur la Grande Péninsule. Cependant, les transactions en question seront sous surveillance selon les normes édictées par la FATF.
Un communiqué issu du ministère des Services financiers et de la bonne gouvernance, à l’issu d’une mission dirigée par le ministre Mahen Seeruttun la semaine écoulée, ne fait pas mention de la « liste grise. ». L’accent est mis sur le travail qui a été effectué afin d’être en conformité avec les normes. « Today, we are largely compliant or compliant with 35 of the 40 recommendations, including the Big Six Recommendations », est-il dit.
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