Approvisionnement en eau potable : LUX* Le Morne Resort est à 100 % autonome | Défi Économie Aller au contenu principal

Approvisionnement en eau potable : LUX* Le Morne Resort est à 100 % autonome

Nilen Chinien et Jérémie de Fombelle.

En 2005, LUX* Le Morne Resort était le premier hôtel mauricien à s’approvisionner en eau potable à partir d’une unité de dessalement. Avec l’achat de deux nouvelles machines de dessalement à la pointe de la technologie en 2019, l’hôtel est désormais autonome à 100 % pour son approvisionnement en eau. Un investissement au coût de Rs 15 millions.

Dans la région du Morne, il est très difficile de s’approvisionner en eau potable de manière régulière, surtout durant les périodes de sécheresse. C’est ce que déclare Jérémie de Fombelle, directeur général de LUX* Le Morne Resort. « Alors que la disponibilité de l’eau pose problème, l’activité touristique de l’hôtel est très consommatrice d’eau. Il faut penser au bon fonctionnement des cuisines, buanderies, piscines, sans oublier l’entretien des chambres et espaces verts. De l’autre côté, les habitants et les écoles du Morne ont eux aussi besoin d’eau et les coupures sont fréquentes », fait-il ressortir.  « Pendant longtemps, poursuit-il, l’établissement achetait de l’eau des camions citernes. Toutefois, cela coûtait cher à l’hôtel. L’eau n’était pas forcément de bonne qualité et pour véhiculer ce gros volume d’eau, nous utilisions beaucoup de gasoil. Une vraie catastrophe pour l’environnement. » 

Rs 15 millions 

Face à ce constat, la bonne gestion de cette ressource est devenue un impératif.  « Nous avons décidé de préserver l’eau des réseaux collectifs et de diversifier la provenance de celle-ci.  Nous sommes entourés d’eau de mer, et certaines méthodes de dessalement sont aujourd’hui fiables, accessibles et plus responsables envers l’environnement », dit-il.  Pour LUX* Le Morne, c’était le moment de faire le pas. C’est ainsi qu’en 2005, LUX* Le Morne Resort fut le premier hôtel mauricien à s’approvisionner en eau potable à partir d’une unité de dessalement. Récemment, l’établissement a procédé à l’installation de deux unités de désalinisation pour environ Rs15 millions. 

230 000 litres d’eau par jour 

Nilen Chinien, le responsable Maintenance du projet explique que grâce à cet investissement, l’hôtel produit quotidiennement 230 mètres cubes d’eau, c’est-à-dire 230 000 litres d’eau. Un total de 7 millions de litres par mois et donc 82 millions de litres chaque année.  « Après avoir fait ce calcul, imaginez-vous la quantité d’eau utilisée dans l’industrie touristique à l’échelle nationale. Chaque jour au LUX* Le Morne Resort, nous sauvons 230 000 litres d’eau des réseaux publics. C’est énorme  », dit-il. 

Nilen Chinien avance que les unités de dessalement au sein de l’hôtel apportent un grand nombre d’avantages. « Nous ne serons plus en situation de panique quand l’eau des réseaux viendra à manquer. C’est une méthode fiable sur laquelle nous pouvons nous appuyer toute l’année. Contrairement aux autres méthodes de dessalement, notre machine a une faible consommation d’énergie. Enfin, nous économisons car nous n’achetons plus d’eau des camions citernes », se réjouit-il. Par ailleurs, il soutient que l’hôtel est sûr d’avoir de l’eau de bonne qualité. « Il faut savoir que l’eau dessalée ne contient pas de calcaire. Ce qui protège nos équipements », dit notre interlocuteur. 

Pour conclure, Jérémie de Fombelle avance qu’il est certain que la préoccupation de préserver l’eau est très présente au sein du groupe LUX*.  « En voyant les avantages et les résultats de cette technique de dessalement nos collègues pourront, je l’espère, franchir le pas », déclare-t-il.

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Les réservoirs d’eau salée après l’extraction verticale de celle-ci dans un forage de 40 mètres.  

Le saviez-vous ? 

Jérémie de Fombelle indique que la consommation d’eau douce par touriste à Maurice peut varier entre 700 et 1 000 litres par jour. 

« Méthode plus responsable  » 

Nilen Chinien fait ressortir que prendre de l’eau de la mer, extraire de l’eau douce et reverser l’eau plus chargée en sels dans le lagon, donc la saumure, est extrêmement nocif pour l’écosystème marin.  « Nous avons donc opté pour une méthode plus responsable. La saumure est diluée et ensuite déversée dans un puits et non pas directement dans l’océan, ceci afin de protéger notre lagon », dit-il.


Le processus de dessalement de l’eau expliqué

Nilen Chinien explique que la méthode osmose inverse est utilisée dans le dessalement de l’eau, une technologie dont les performances ont été prouvées. Ce procédé comporte 4 étapes :

  • Une prise d’eau de mer avec une pompe dans un forage à 40 mètres de profondeur et une première filtration visant à éliminer le fer et toutes les particules de dimension supérieure à 10 micromètres.
  • Puis, une deuxième filtration plus fine.
  • Ensuite, l’eau de mer est alors injectée à l’aide d’une pompe à très haute pression dans un module d’osmose inverse dans lequel se trouvent des membranes. Le résultat est la séparation de l’eau douce d’un côté de la membrane et de l’eau de plus en plus chargée en sels de l’autre côté.
  • Enfin, le traitement final est la ‘reminéralisation’ de l’eau produite.