Désiré Guildharry : négociateur syndical, un métier pas comme les autres | Défi Économie Aller au contenu principal

Désiré Guildharry : négociateur syndical, un métier pas comme les autres

Désiré Guildharry

Négociateur syndical de profession, Désiré Guildharry a participé activement aux négociations en vue du nouveau Private Security Services Employees (Remuneration) Regulations 2019, qui a vu une amélioration notable des conditions de service des agents de sécurité. Incursion dans un métier pas comme les autres...

Rencontré, mardi matin, au siège de la Free Democratic Unions Federation (FDUF) à Curepipe, il indique que le négociateur syndical est une profession reconnue dans la législation du travail depuis 2008. C’est un métier aussi exigeant que les autres et qui demande une bonne dose de responsabilité, dit-il.

Pour lui être négociateur syndical ne signifie pas qu’on doit agir comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.  Il explique que « la négociation est un processus durable en constante évolution  » et qu’il doit toujours agir avec tact. « Un négociateur syndical doit revenir à la charge en utilisant ses bons sens pour pouvoir s’imposer comme un véritable partenaire », poursuit-il.

Maîtrise de la communication

Le négociateur syndical, qui a été formé aux techniques de négociations dans un centre de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à Turin et initié au management, explique que dans une négociation, il ne doit pas y avoir de perdant. Durant une négociation, dit-il, un négociateur doit être sûr que la compagnie a les moyens financiers et autres afin d’agréer à une demande syndicale.

«  Comme on le dit toujours, sans patron, il n’y a pas de travailleurs et sans travailleurs, il n’y a pas de patron. On ne doit pas tuer la poule aux œufs d’or. Nous devons travailler avant tout pour que la compagnie soit prospère et assurer que les travailleurs aient leur part du gâteau. C’est ce qui distingue un bon négociateur d’un mauvais négociateur », fait-il ressortir. Il estime qu’un bon négociateur syndical a aussi une importante participation à l’économie nationale, car il garantit la stabilité industrielle dans le pays. Toutefois, en tant que négociateur syndical, il doit aussi se montrer ferme lors d’une négociation si la situation l’exige.

Il explique qu’un négociateur syndical peut négocier pour un ou plusieurs syndicats et bénéficier d’une allocation financière. Le succès de ce métier repose en grande partie sur une bonne maîtrise des différentes législations du travail, une bonne préparation de son dossier avant une négociation. Outre les négociations collectives, il aide les travailleurs dans les comités disciplinaires et les accompagne en cour. Un bon négociateur syndical se distingue aussi par sa maîtrise de la communication.

Après le collège, Désiré Guildharry a travaillé comme agent de sécurité dans un hôtel. « Là, j’ai pris conscience des conditions de travail extrêmement difficiles des gardes de sécurité » souligne-t-il. Issu de la mouvance de mai 75, il aide à la formation de la Mauritius Private Security Guards Employees Union, dont il devient le président. Ce syndicat allait s’affilier aux Syndicats populaires avant de se rallier à la General Workers Federation (GWF) dans les années 80. Licencié de son travail, il prend de l’emploi à Floréal Knitwear et regroupe les travailleurs pour former la Textile Clothes & Other Manufacturing Union, l’un des plus gros syndicats dans la zone franche à l’époque. Graduellement, il gravira les échelons jusqu’à devenir président et négociateur syndical.