Devanand Ramjuttun : «Des salaires différents pour le même travail en contradiction avec la loi» | Défi Économie Aller au contenu principal

Devanand Ramjuttun : «Des salaires différents pour le même travail en contradiction avec la loi»

Salaires

Devanand Ramjuttun dénonce le fait que, depuis deux ans, les négociations en vue d’un nouvel accord salarial, butent dans l’industrie sucrière.

Où en est-on avec les négociations dans l’industrie sucrière en vue d’un nouvel accord collectif ?
Les négociations collectives sont toujours bloquées en raison d’un différend entre le patronat et le Joint Negotiating Panel sur la question salariale. Nous insistons pour que cela soit fait au niveau national afin que tous les employés de ce secteur jouissent d’une même échelle salariale. Ce qui est contesté par le patronat qui estime que les négociations doivent se faire au niveau de chaque compagnie. C’est inacceptable car cela va donner lieu à différents salaires au niveau de l’industrie sucrière pour un travail à valeur égale. Nous envisageons une rencontre avec le ministre de l’Agro-industrie pour débattre la question.

Ce qui explique qu’à l’avenir, on pourrait se retrouver avec des salaires différents au niveau de chaque compagnie.
On risque de se retrouver avec 28 différents accords collectifs dans le secteur sucre et des conditions de travail différentes au préjudice des laboureurs et artisans qui effectuent le même travail mais ne reçoivent pas les mêmes rémunérations. Ce qui est en contradiction avec la convention 100 de l’Organisation Internationale du Travail (Salaire égal pour travail de même valeur) et avec le Workers’ Rights Act.

Quelle est la répercussion de ce manque d’accord collectif sur les employés de l’industrie sucrière ?
Le dernier accord collectif a expiré en décembre 2017. Donc, depuis 2018, il n’y a eu aucune augmentation salariale. Durant ces deux ans, plusieurs laboureurs et artisans sont partis à la retraite sous l’ancien barème salarial. D’autres sont décédés et leurs compensations, versées à leurs héritiers, ont aussi été calculées sur le barème salarial datant de 2014. Nous veillerons à ce que ces derniers bénéficient eux-aussi d’un réajustement avec effet rétroactif suivant un nouvel accord collectif dans l’industrie sucrière.

Quelle est la marche à suivre pour vous?
Outre notre appel au ministre de l’Agro-industrie et au ministre du Travail pour qu’ils interviennent auprès des employeurs de l’industrie sucrière afin que les négociations puissent reprendre, nous gardons aussi l’option d’actions syndicales à venir.

Toujours est-il que l’industrie sucrière fait toujours face à de grosses difficultés au niveau mondial...
C’est pour cela que nous ne réclamons pas un pourcentage d’augmentation mais qu’au moins, les parties concernées puissent démarrer les négociations pour déterminer un consensus dans le taux d’augmentation salariale. Nous insistons sur le principe des négociations au niveau national.