Marché de légumes - Encanteurs : leurs dernières frasques | Défi Économie Aller au contenu principal

Marché de légumes - Encanteurs : leurs dernières frasques

National Wholesale Vegetable Market
La mise en opération du 'National Wholesale Vegetable Market' devrait mettre un terme aux pratiques anticoncurrentielles des encanteurs et des maraîchers.

Les prix excessifs de légumes ces jours-ci ne seraient pas les seuls faits du passage du récent cyclone. Ils seraient les « résultats de manipulations  » des estimations, de « profits injustifiés » ainsi que de « l’exploitation » par des intermédiaires. Telle est la position de la Consumer Advocacy Platform (CAP), qui estime qu’un boycott de la part des consommateurs ramènerait les divers opérateurs à la raison.

Les nombreux entrepreneurs engagés dans la vente à l’encan des légumes, dont les activités d’intermédiaires influent directement sur les prix de vente au détail, pourraient vivre leur dernière année, avec l’entrée en opération du National Wholesale Market annoncée pour le premier trimestre de cette année.

Ce projet aura un rôle plus important dans la commercialisation de fruits et de légumes de qualité. Selon le Strategic Plan 2016-2020 for the non-Sugar Sector, la responsabilité de gestion et de la direction des opérations de ce marché en gros sera confiée à l’Agricultural Marketing Board (AMB), une initiative qui permet d’espérer, pour les consommateurs, une amélioration de la qualité des fruits et des légumes, ainsi qu’une meilleure sécurité avec la mise en place d’un système de traçabilité plus efficace.

La mise en opération du National Wholesale Vegetable Market devrait mettre un terme aux pratiques anticoncurrentielles des encanteurs et des maraîchers. C’est, en tout cas, le souhait ardent des consommateurs, qui en ont marre d’être les éternels dindons de la farce.

Il est certain que les encanteurs, ces intermédiaires qui facilitent la vente des légumes auprès des maraîchers, ont joué un rôle important pour l’écoulement des légumes, en particulier. Le sentiment général qui prévaut, toutefois, est que ces intermédiaires privent les planteurs d’une part importante de leurs profits. Ce qui fait artificiellement gonfler les prix au détriment des consommateurs.

Toutefois, selon nos informations, les encanteurs ne seraient pas appelés à disparaître de sitôt. En effet, il semble que des garanties leur auraient été données à l’effet qu’ils pourront maintenir leur rôle durant la première année de la mise en opération du National Wholesale Market, période qui leur permettrait de se recycler en vue de s’intégrer dans le nouveau système de vente en gros des fruits et des légumes.


Les prix gonflés artificiellement

Marché
Les prix des légumes sont impactés par des facteurs commerciaux longtemps dénoncés comme 'abusifs'.

Janvier et février, c’est la période de carême de diverses confessions, en vue notamment du Cavadee et du Maha Shivaratree. Qui dit carême dit demande accrue de légumes. Or, pour certains, carême est aussi synonyme d’exploitation des consommateurs.  

Sinon, comment expliquer les prix excessifs du giraumon, par exemple, au lendemain même du cyclone, alors que ce produit, récolté depuis plus d’une semaine, n’a pas subi les effets des intempéries, se demande la Consumer Advocacy platform (CAP). En effet, au marché de Vacoas, le giraumon était vendu à Rs 35 le demi-kilo, contre Rs 15 une semaine plus tôt, résultat d’un excès sur le marché. Quoi qu’en dit l’association de petits planteurs, les encanteurs ne sont pas les seuls  à relever les prix des légumes.

Quant aux haricots verts, ils étaient offerts à Rs 120 le demi-kilo la semaine dernière, tandis que les lalos, dont les prix sont le plus souvent prohibitifs, étaient vendus à Rs 120 également. Même la botte de cresson se vendait à Rs 25, contre deux pour Rs 25, les jours précédents.

Il faut savoir que, mises à part les conditions climatiques ou le prix des semences et des pesticides, les prix des légumes sont impactés par des facteurs commerciaux longtemps dénoncés comme abusifs.
Il s’agit de nombreux entrepreneurs engagés dans la vente à l’encan des légumes, dont les activités d’intermédiaires influent directement sur les prix de vente au détail. Ce sont principalement ceux qui pratiquent la vente à l’encan qui sont engagés dans des pratiques anticoncurrentielles.

D’autre part, pour les organisations de consommateurs, l’Association des Consommateurs de l'Île Maurice (ACIM) et la CAP, en particulier, les prix des légumes font souvent l’objet d’augmentations artificielles suivant des manipulations d’une certaine association des planteurs. De telles estimations visent, selon de nombreux observateurs, à manipuler l’opinion en vue de préparer les consommateurs à accepter toute augmentation de prix.