Conséquences du mauvais temps : construction, commerce, tourisme, pêche au ralenti… | Défi Économie Aller au contenu principal

Conséquences du mauvais temps : construction, commerce, tourisme, pêche au ralenti…

Mauvais temps
Avec les grosses averses, les gens ne sont pas enthousiastes à sortir pour faire aller faire du shopping.

Dommages collatéraux des grosses averses qui s’abattent sur l’île depuis mardi : plusieurs activités économiques sont à genou. C’est une morosité qui devrait persister dans les jours à venir. Quels sont les secteurs touchés par le mauvais temps ? Et quid de leurs pertes ? Tour d’horizon.

Commerce : Jusqu’à 80% de manque à gagner

Mercredi 22 janvier, midi, à La Louise Quatre-Bornes. Les commerçants peinent à trouver des clients. Avec les grosses averses qui tonnent, c’est tout à fait normal que les gens ne sont pas enthousiastes à venir faire du shopping. Comme dit Vanessa, employée d’un magasin.

« Aucune vente n’a été enregistrée depuis le matin et d’ailleurs, les rues sont presque désertes. »

Le président du Front commun des commerçants de l’île Maurice, Raj Appadu, fait ressortir que janvier est déjà maussade pour le secteur du commerce et le mauvais temps empire la situation. Il déplore : « Les commerçants ont déjà enregistré de grosses pertes avec le passage du cyclone à la veille du Nouvel An. Avec les pluies torrentielles, ce sera plus conséquent. Selon nos données, il faut compter un manque à gagner à hauteur de 80% dans tous les commerces confondus. » Il estime qu’il faut absolument revoir le système de drainage à Port-Louis. « Les accumulations d’eaux ne freinent pas seulement les clients mais abîment aussi les articles. »

Construction : Du retard dans les projets

Construction

Plus de 90% des chantiers de construction sont « à l’abandon » en cette période de grosses pluies. C’est ce qu’indique Gérard Uckoor, président de l’Association des petits contracteurs. « D’après les lois du travail et en cas de mauvais temps, il faut d’abord assurer la sécurité des employés, indique--il. Durant les grosses averses, les matériaux de construction – ciment, peintures, etc. - doivent être protégés pour ne pas accuser des pertes et surtout le risque d’accidents est plus prononcé sur les chantiers. De ce fait, les contracteurs sont obligés d’arrêter les travaux en attendant une amélioration du temps. »
Selon Gérard Uckoor, la durée des projets dépend du contrat. « Certains contrats incluent déjà le mauvais temps qui peut affecter la livraison du projet mais dans tous les cas de mauvais temps, il faut s’attendre à des retards. »

Tourisme : Jusqu’à 75% de baisse dans certaines activités

Presque toutes les sorties - excursions, activités nautiques et journées de golf, entre autres - sont annulés lors des périodes pluvieuses. C’est ce qu’on constate chez les opérateurs du secteur touristique. « Il faut compter une baisse de 75% dans les activités et de plus, les commerces et les prestataires de restauration sont aussi pénalisés car les touristes préférèrent rester à l’hôtel quand le temps n’est pas clément, fait ressortir Ajay Jhurry, président of Association of Tourists Operators (ATO). En ce moment de pleine saison synonyme de bonnes affaires, les pertes sont donc plus importantes et si le mauvais temps persiste dans les jours à venir, bon nombre d’opérateurs auront des difficultés financières. »

Pêche : Congés forcés pour 2 000 pêcheurs

Le président du syndicat des pêcheurs, Judex Ramphul, est catégorique. « Les pêcheurs sont directement affectés pendant les pluies diluviennes et la période cyclonique. La pêche est notre seule source de revenus et en raison du mauvais temps, nous ne pouvons prendre le risque de sortir nos bateaux. Ainsi, nous sommes en congé forcé ! »

Selon notre interlocuteur, le pays compte environ 2 000 pêcheurs enregistrés dont le gagne-pain dépend uniquement de la mer. « De décembre à mars – saison des pluies et de cyclones -, ce sont quelque 2 000 familles pêcheurs qui sont affectées même s’ils reçoivent une allocation de Rs 365 par jour en cas de mauvais temps. »