Commerce international : accord États-Unis et Chine, un retour pour Maurice?

Les deux premières puissances économiques mondiales sont appelées à se mettre à la même table ce mercredi, à Washington, pour signer la première phase d’un accord commercial, et pour signifier un apaisement dans les relations entre les deux pays. Maurice, pris entre les deux, a tout à gagner.
Dans une année d’élections, le président américain Donald Trump démarre fort. Il tient un accord commercial avec la 2ème puissance économique mondiale qu’est la Chine, ce qui Cet accord devrait permettre un meilleur équilibre dans les échanges, jusqu’ici favorables (trop favorables selon Donald Trump) à la Chine. Durant trois ans, les deux superpuissances se sont bagarrées à coups de tarifs à ce sujet. Désormais, la situation devrait se décanter avec davantage d’achats de produits américains par la Chine.
Quant à la petite économie de 1,3 million d’habitants qu’est Maurice, elle ne pourrait se passer des échanges commerciaux, que ce soit avec les États-Unis et la Chine. Le premier a acheté des marchandises ‘Made in Mauritius’ pour un montant de Rs 5,6 milliards pour la période de janvier à septembre, devenant notre premier marché pour ces neuf mois. La Chine est notre premier fournisseur avec des ventes de Rs 24 milliards vers Maurice. Elle consolidera sa position étant donné que Maurice n’importe plus de produits pétroliers de l’Inde.
Dans cette équation d’échanges commerciaux, maintenant que la crise entre les États-Unis et la Chine semble se désamorcer de manière permanente, un 3ème partenaire économique mauricien tente de retrouver une normalité avec son homologue américain. Parce que le nouveau commissaire européen au commerce pour l’Union européenne, Phil Logan devait rencontrer le 14 janvier le représentant commercial américain Robert Lighthizer afin d’assainir les relations entre les deux blocs.
Après les États-Unis, la Chine et l’Europe, il ne manquerait plus que l’Inde et l’Afrique. Dans ces deux derniers cas, le terrain est déjà balisé. Un accord commercial imminent avec la puissance économique asiatique est en passe d’être finalisé. Quant à l’Afrique, le nouvel accord continental sera en vigueur à la mi-2020, ouvrant les portes à un marché combiné Inde-Afrique de quelque 2,5 milliards de consommateurs.
Ganessen Chinnapen, économiste en développement : «Une normalisation bénéfique pour notre économie»
L’économiste Ganessen Chinnapen simplifie la situation et argumente qu’on devrait voir le tableau de manière plus global au lieu de se recentrer sur notre économie et la région. « La signature de la première phase d’un accord commercial aura des effets directs et indirects, positifs et négatifs tant pour Maurice que pour l’économie mondiale. Voyons le contexte international. Quand deux puissances mondiales se bagarrent, les répercussions sont immédiates. Nous assistons à une lutte au niveau des prix, une bagarre continue dans les tarifs douaniers », soutient-il.
Les opérateurs dans le pays-producteur cherchent des marchés alternatifs pour écouler leurs marchandises. Le pays-importateur se tourne vers des fournisseurs alternatifs. Maurice, avance-t-il, répond à ces deux caractéristiques.
« Nos consommateurs, au cours des trois années, ont assisté à une présence accrue du ‘Made in China’. En parallèle, des producteurs locaux ont vu une remontée dans les commandes des États-Unis. La signature de l’accord signifie que cette situation aux répercussions négatives pour le commercial entame sa descente. La stabilité et le rééquilibrage des prix seront de retour. L’accord contiendra des conditions qui pourront faire école dans le monde. C’est une bouffée d’air faire pour la diplomatie commerciale mondiale. Que ce soit les États-Unis, la Chine ou l’Inde, ce sont des partenaires économiques importantes pour notre économie. »
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