Restauration : La Case 75, gastronomie à la mauricienne

Au cœur de la Ville-Lumière, à proximité de l’emblématique Royal College of Curepipe, dans une maison abandonnée s’est installé un restaurateur au riche parcours. L’enseigne se construit une réputation où le palais savoure haute cuisine et plats locaux.
À l’entrée de College Lane, Curepipe, se dresse aujourd’hui un restaurant ayant une cour spacieuse pour des brins de causette ou discussions après le repas, une cuisine centrale et deux bars. Une partie du restaurant se convertit facilement en une salle pour des réunions d’affaires, rencontres familiales et rassemblements d’amis et collègues, et ce dans une ambiance relax.
La carte du restaurant donne droit à des variations totalisant plus d’une centaine de plats. De ce nombre, une cinquantaine est concoctée sur une base régulière par le chef Anil Digumber, 52 ans, et son équipe. Pour décrire le menu, le chef met l’accent sur la créativité, une dextérité permettant de transformer des produits frais en des plats à caractère gastronomique pour les fins palais de même que des mets locaux.
« Le Mauricien a bon goût en matière de restauration. Dès sa première visite, il doit prendre des photos, apprécier l’effort mis pour faire ressortir les saveurs contenues dans les ingrédients de base, » fait ressortir Anil Digumber dans un entretien téléphonique réalisé le mercredi 8 janvier.
La Case 75 est avant tout deux histoires à raconter. La première, brève, concerne sa transformation en un restaurant qui a ouvert ses portes le 28 décembre 2017. La seconde a trait au parcours du chef, un cheminement à travers Maurice - en tant que marmiton, cuisinier, homme d’affaires - et une expérience acquise derrière les fourneaux.
Que cache le nom de La Case 75 ? « Ayant jadis appartenu à un médecin, cette maison à deux étages s’est retrouvée à l’abandon. À maintes reprises, mon banquier m’a sollicité pour visiter l’infrastructure, dresser un constat et déterminer quel type de business serait le plus approprié pour cet emplacement. J’ai pris ma décision. Ce sera un restaurant. Nous avons entrepris la rénovation », affirme notre interlocuteur. « Quand j’ai fait des recherches sur le bâtiment, j’ai appris que la résidence a été construite en 1975, d’où le nom tout trouvé de La Case 75. » Pour assurer le succès de La Case 75 – se forger une bonne réputation en région urbaine, le chef Anil Digumber s’est entouré de compétences pour la promotion et la gestion au quotidien. Si l’emplacement et l’environnement sont favorables au succès, le client doit avoir un plat qui sied à ce cadre. À cette question, Anil Digumber mise sur ses 38 ans de carrière.
C’est à 14 ans qu’il se lance dans ce monde. Il est aide-cuisinier, l’âge de l’apprentissage. Ces pas seront, en fin de compte, les premiers d’un marathon qu’il continue à courir. Pourquoi ? Pour la bonne et simple raison que le chef a pris du galon en peu d’années. Car il se transformera en homme d’affaires, démarrant des restaurants à Flic-en-Flac et Quatre-Bornes, et sera la cheville ouvrière d’enseignes qui ont toujours la côte, que ce soit dans le Sud ou sur le littoral ouest du pays. « Je n’ai jamais été sur les bancs d’une école hôtelière », rappelle-t-il. « Je suis un créateur de plats. »
Tout au long de sa carrière, il a rencontré des chefs de renom, des noms reconnus de la gastronomie qui ont pris plaisir à déguster sa cuisine. Il met en avant comme anecdote ce groupe de chefs ayant choisi son restaurant pour discuter affaires. Au final, ces derniers ont mis de côté leurs laptops pour se concentrer sur la nourriture.
La gastronomie équivaut à des plats chers. Pour Anil Digumber, il aurait pu offrir des mets à Rs 900 voire Rs 1 500. Mais son restaurant aurait alors eu une durée de vie écourtée. Or, la restauration, c’est d’avoir des clients qui reviennent en famille, en groupes d’amis et qui recommandent à tout autre Mauricien féru de la bonne cuisine…
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