Expertise : le modèle sucrier mauricien inspire les Fidji | Défi Économie Aller au contenu principal

Expertise : le modèle sucrier mauricien inspire les Fidji

Fidji
L’industrie sucrière fidjienne est sous le contrôle du gouvernement.

La transformation de notre principale activité agricole en une industrie moderne au cours des deux décennies écoulées pourrait servir d’exemple pour les Fidjiens. Une collaboration étroite entre les entités gouvernementales des deux pays est en gestation.

«Maurice est largement reconnu pour la mise à exécution d’initiatives politiques et réformes, menant à la diversification, et donc à la viabilité de son industrie sucrière au fil des années », a expliqué Inia Seruiratu, ministre fidjien des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur le site gouvernemental de l’archipel. « Les Fidji peuvent donc tirer des enseignements du succès et de l’expérience de Maurice à travers l’échange de connaissance technique. »

Un premier pas en direction d’un échange constructif entre les Fidji et Maurice sur le dossier sucrier a été effectué en marge du neuvième sommet des chefs d’État et du gouvernement de pays Afrique Caraïbes et Pacifique, qui a eu lieu le 9 et 10 décembre, au Kenya. Inia Seruiratu a eu une réunion de travail avec son homologue mauricien, Nando Bodha.

Ce dernier, selon le communiqué, a mis l’accent sur l’utilisation de la bagasse pour produire de l’électricité (un tiers de la demande nationale) et le rôle environnemental de la canne dans l’économie. Les multiples bénéfices de la canne représentent l’une des raisons motivant la reclassification du secteur en tant qu’industrie cannière au lieu de sucrière.

Que les Fidjiens veulent s’inspirer de présent modèle sucrier est une reconnaissance du travail abattu dans ce secteur. La réforme initiée au début des années 2000, incluant un investissement conséquent des opérateurs majeurs avec le soutien de l’État, a permis au secteur de s’adapter au nouvel environnement commercial plus compétitif et désormais moins rémunérateur à l’exportation de cette commodité.

La première étape de collaboration, selon le site du gouvernement fidjien, devrait se traduire par une visite à Maurice afin de cerner, d’abord, comment la politique et les réformes stratégiques ont été mises à exécution pour que l’industrie soit viable. La partie mauricienne a également accepté d’échanger des expertises techniques à tous les niveaux, incluant la production cannière, la diversification, l’usinage, la recherche et le développement.

Tout comme pour Maurice, la canne est la principale activité agricole des Fidji, archipel sis dans l’océan Pacifique et au nord-est de l’Australie. Alors qu’à Maurice c’est le secteur privé qui détient les rênes de l’industrie, aux Fidji, c’est l’État, qui est l’actionnaire majoritaire de la Fiji Sugar Corporation Limited (FSC). Selon son site, la FSC s’assure de la récolte, le convoyage et la production de sucre roux dans les quatre usines. En 2018, la production de l’archipel a été de 160 204 tonnes (quelque 50 % du volume des sucres fabriqués à Maurice au cours de la même période). Les pertes de la FSC lors de l’année financière se terminant au 31 mai 2019 ont triplé pour passer à quelque Rs 1,35 milliard.