Shahed Hoolash : «Il y a un ralentissement au niveau du nombre de nouvelles entreprises» | Défi Économie Aller au contenu principal

Shahed Hoolash : «Il y a un ralentissement au niveau du nombre de nouvelles entreprises»

Shahed Hoolash
Shahed Hoolash (Managing Director de Vistra Mauritius)

Le ralentissement de l’économie mondiale est un défi majeur d’autant que Maurice dépend beaucoup du commerce international. C’est l’opinion de Shahed Hoolash, Managing Director de Vistra Mauritius Ltd.

Quels sont les points forts des principaux centres financiers internationaux ?
Ils ont un point commun : ils connectent les investisseurs aux opportunités d’affaires et proposent plusieurs types de structures et de produits qui répondent aux besoins des investisseurs. Ces centres permettent une libre circulation des capitaux avec une fiscalité compétitive sur leurs mouvements et n’imposent aucun contrôle des changes.

Ces pôles financiers disposent aussi d’un système bancaire efficace pour des transactions dans toutes les principales devises en temps réel. Grâce à la disponibilité du financement, les banques et les créanciers peuvent participer lorsqu’un financement provisoire est requis. Outre ces avantages, ces centres jouissent du savoir-faire d’un personnel qualifié capable de mettre en place des structures adaptées pour tout type de clients. Cette expertise est visible à travers plusieurs intermédiaires internationaux (banques, cabinets d’avocats, sociétés de gestion, conseillers en investissement et gestionnaires d’actifs et de patrimoine). Ces compétences créent des produits et des services à plus forte valeur ajoutée.

À tout cela s’ajoute le cadre juridique et réglementaire qui est à la fois cohérent et efficace. Celui-ci permet en effet une protection appropriée des intérêts des actionnaires minoritaires et des investisseurs, que ce soit pour des institutions ou desparticuliers. Ce cadre met en place des mécanismes rationalisés qui facilitent de nombreuses procédures, notamment pour la création d’une entreprise. Pour résumer, on peut dire que ces centres offrent tout ce dont un investisseur a besoin pour faire des affaires à travers le monde.

Quels sont les principaux défis du secteur des services financiers pour les 10 prochaines années ?
Le paysage international est en constante évolution. Les agences transnationales, qui changent presque chaque année la façon de faire des affaires, nous incitent à revoir notre modèle. La structuration fiscale n’est plus à l’ordre du jour. Maurice, ayant signé la Convention multilatérale visant à mettre en œuvre les dispositions du Base Erosion and Profit Shifting (BEPS), a vu l’amendement de tous ses traités signés dans le cadre d’une convention fiscale. Quant aux autres traités, ils sont renégociés sur une base bilatérale avec d’autres pays. Ces changements témoignent de la volonté du secteur à évoluer pour prendre en compte les besoins de tous nos partenaires et à nous assurer que les échanges soient mutuellement bénéfiques.

L’autre défi majeur, c’est le ralentissement de l’économie mondiale d’autant que notre secteur dépend beaucoup du commerce international. Notre économie repose fortement sur les exportations et nous voyons des signes d’un ralentissement au niveau du nombre de nouvelles entreprises mises en place. Les banques ont un excédent de liquidités, ne trouvant pas de projets porteurs à financer. Un certain nombre d’usines textiles sont en train de fermer et pour la première fois depuis plusieurs années, le nombre d’arrivées touristiques a diminué au cours du dernier trimestre. La contagion est là.

Alors que nous nous remettons encore de la crise financière de 2008, le manque de confiance dans l’économie mondiale est un problème majeur pour la plupart des pays. Ce problème a fortement entravé la croissance des entreprises car les grands intermédiaires financiers ne sont plus disposés à prendre des risques de crédit entre eux.

 Pensez-vous que les changements intervenus dans le secteur, au cours de la dernière année, aideront à faire de Maurice une juridiction plus fiable ?
Ces changements, convenus avec des institutions internationales de référence, telles que l’Organisation for Economic Cooperation and Development, l’Union européenne ou la Banque mondiale, ne concernent pas uniquement Maurice mais la plupart des pays. Bien que ces changements modifient notre industrie, ils mettent différents pays sur un pied d’égalité s’agissant de la manière dont ils exercent leurs activités à l’international. Indéniablement, ces mesures apportent davantage de substance à notre juridiction.