Made in Moris : le label qui fâche encore

La Consumer Advocacy Platform (CAP), ne compte pas lâcher prise sur l’octroi du label Made in Moris à une marque de fast-food. Elle portera la question devant le nouveau ministre de la Santé et celui du Développement industriel cette semaine.
La CAP a, en effet, sollicité des rencontres avec les ministres concernés en vue de transmettre, de vive voix, une demande en vue d’interdire à l’octroi du label concerné aux produits alimentaires à condition que ceux-ci disposent d’un certificat de qualité émis par le Mauritius Standards Bureau (MSB), ou tout autre laboratoire accrédité.
Il convient de rappeler que la CAP avait attiré l’attention des consommateurs sur le fait qu’une campagne publicitaire mettant l’accent sur le label Made in Moris d’une marque de fast-food pourrait induire les consommateurs en erreur quant à la qualité nutritionnelle de ces produits. En effet, l’acquisition par celui-ci du label Made in Moris, dont les promoteurs mettent l’accent sur la qualité, viserait à lui donner un nouveau visage et par conséquent, estime la CAP, un unfair advantage.
La CAP estimait que la publicité informant les consommateurs de l’obtention par un opérateur important de fast-food du label Made in Moris pourrait induire certains à croire que celui-ci, ainsi que d’autres qui pourraient suivre, est un produit dont la qualité nutritionnelle serait garantie. Car, lors d’une récente émission télé consacrée au label Made in Moris, la responsable de l’initiative de branding des produits fabriqués à Maurice avait mis l’accent sur la qualité.
Or, dans le domaine des produits alimentaires, il y a une différence énorme entre qualité et sécurité sanitaire. Les consommateurs pourraient être incités à croire que le fast- food est un produit nutritionnel. Pour la CAP, le fast-food demeure un produit dont la qualité nutritionnelle est insuffisante, ne permettant pas de pourvoir aux besoins nutritionnels que l’on attend d’un repas complet. Il est reconnu que la consommation fréquente de fast-food peut entraîner l’obésité. De plus, l’excès de sel des produits de la malbouffe peut entraîner des maladies cardio-vasculaires. L’organisation pour le plaidoyer en faveur des consommateurs affirme que c’est au ministère de la Santé de décider, si tel ou tel produit alimentaire est sain.
Poursuivant cette logique, la CAP demande au ministre de la Santé, le Dr Jugatpal, d’interdire l’utilisation du label Made in Moris par des produits alimentaires à condition que la qualité de ceux-ci soient certifiés, au préalable, par le MSB ou un laboratoire accrédité. Une demande similaire a été faite au ministre du Développement industriel, Sumildutt Bholah, les industries étant sous sa responsabilité.
L’étiquetage nutritionnel : le meilleur choix
Invitée, lors de la publication d’un précédent article, à apporter plus de précisions sur l’octroi du label Made in Moris à cette marque de fast-food, Shirin Gunny, COO, avait souligné que la labellisation repose sur un cahier de charges élaboré et validé par la SGS. Il comprend différents critères, mais aussi une approche d’amélioration continue. Lorsqu'il s'agit de labelliser une marque dans le secteur de l'agro-alimentaire, le label Made in Moris s’assure, par l’intermédiaire de la SGS, que l'aliment possède un ensemble de caractéristiques spécifiques (fraîcheur, traçabilité, goût, hygiène et autres conditions de production). Elle affirme que, de façon générale, ici ou ailleurs dans d'autres pays, l'apport nutritionnel d'un produit n'est pas compté ou mentionné dans une appellation label.
« En revanche, ce sont les étiquettes alimentaires qui servent à faire connaître la qualité nutritionnelle d'un aliment, l'étiquetage nutritionnel restant le meilleur outil d'information », avait-elle soutenu.
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