Première rencontre tripartite : le faible taux d’inflation domine les débats

Le comité tripartite en vue de l’octroi d’une compensation salariale pour compenser la perte du pouvoir d’achat des salariés pour 2019, s’est réuni mercredi au siège du ministère du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi sous la présidence du ministre de tutelle, Soodesh Callichurn.
Le faible taux de l’inflation a largement dominé les débats lors de cette première réunion tripartite. D’emblée les dirigeants syndicaux ont exprimé des réserves sur le taux de 0,5 %. Ils avancent que cela ne reflète pas la réalité sur le marché.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de cette réunion, le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, a estimé qu’il faut revoir le mécanisme du calcul de l’inflation. « Statistics Mauritius dit qu’il s’appuie sur des normes internationales pour calculer le taux de l’inflation, mais Maurice a ses propres spécificités et une méthode qui fonctionne à l’étranger le sera-t-il nécessairement dans notre pays », estime-t-il. Cela, dit, il propose une compensation salariale de Rs 800 à monter en prenant en considération les pertes du pouvoir d’achat des années précédentes.
Le président de la Fédération des Travailleurs Unis (FTU), Atma Shanto, conteste aussi un taux d’inflation à 0,5 %. « Nous avons réclamé des renseignements additionnels à Statistics Mauritius et nous souhaitons les avoir avant la réunion du 25 novembre afin que nous puissions travailler sur nos propositions », explique-t-il. Néanmoins, il attire l’attention sur le fait que dans le passé, le gouvernement avait octroyé des compensations salariales supérieures au taux d’inflation. Il soutient que la compensation salariale doit être calculée sur le salaire minimal de Rs 9 000 qui est de cours actuellement.
Pour sa part, le secrétaire de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, souhaite que l’on débatte en toute objectivité sur le salaire minimal qu’un salarié doit toucher quand la pension de vieillesse passera graduellement à Rs 13 500 d’ici 2024. Il trouve que cela a toute son importance, du fait que le montant de la pension ne peut être supérieur que le salaire minimum. Parlant de l’inflation de 0,5 %, il avance que le calcul se fait sur un panier qui tourne autour de Rs 21 350. Il souligne que 80 % des salariés touchent moins de Rs 21 350 et sont les plus frappés par la hausse du coût de la vie.
Le président de la Government Services Employees’ Association (GSEA), Radhakrishna Sadien, plaide en faveur d’un contrôle des prix afin que la compensation salariale qui entrera en vigueur à partir de janvier 2020 ne soit pas engloutie par des hausses de prix.
Soodesh Callichurn : « Nous soutiendrons les PME »
Le ministre du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi, Soodesh Callichurn, qualifie la réunion de mercredi de positive. Il avance que les syndicats étaient surtout concernés par le taux d’inflation et le salaire minimum, entre autres. Il a donné l’assurance que le gouvernement accorderait son soutien surtout aux petites et moyennes entreprises dans le sillage de l’application du Portable Retirement Gratuity Fund.
Pradeep Dursun : « Le gouvernement doit être à l’écoute des entrepreneurs »
Le Chief Operations Officer de Business Mauritius, Pradeep Dursun, estime que le calcul de la compensation salariale doit se baser sur trois critères :
- Le faible taux d’inflation
- que les entreprises auront à contribuer au Portable Retirement Gratuity Fund
- la révision prochaine du salaire minimum. « Le gouvernement doit être à l’écoute des entrepreneurs surtout les petites et moyennes entreprises qui sont très vulnérables », dit-il.
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