Deepak Benydin : «Il faut revoir le fonctionnement des corps paraétatiques» | Défi Économie Aller au contenu principal

Deepak Benydin : «Il faut revoir le fonctionnement des corps paraétatiques»

Deepak Benydin

Le président de la Federation of Parastatal Bodies & Others Unions, Deepak Benydin, souhaite un nouveau départ pour les corps paraétatiques sous le nouveau gouvernement.

Je ne vais pas passer par quatre chemins pour dire que les corps paraétatiques ont toujours été l’enfant pauvre du développement, quel que soit le gouvernement au pouvoir.

Un nouveau gouvernement est synonyme d’espoir pour une nouvelle relance des corps paraétatiques. Votre avis.
Je ne vais pas passer par quatre chemins pour dire que les corps paraétatiques ont toujours été l’enfant pauvre du développement, quel que soit le gouvernement au pouvoir. Il y a eu un délaissement total des compagnies parapubliques et je souhaite qu’avec l’avènement d’un nouveau gouvernement la situation va s’améliorer. D’abord, je dirais qu’un des dossiers prioritaires est la formation du personnel, qui est l’arme vitale pour une amélioration des services fournis par ce secteur. Il est regrettable que, jusqu’ici, ce dossier ait été laissé à la discrétion du management des différents corps paraétatiques moyennant leurs budgets.

Malheureusement, la formation des employés, surtout ceux se trouvant au bas de la hiérarchie, n’a jamais été une priorité pour le management. Il n’est pas rare que le budget accordé pour la formation soit utilisé à d’autres fins. D’où ma demande au ministre des Finances pour qu’il y ait un organisme responsable pour la formation dans les corps paraétatiques, avec un budget qui lui soit alloué directement, d’autant plus que l’Atal Bihari Vajpayee Foundation de l’Inde va financer la construction du bâtiment abritant le Civil Service College. Je pense aussi que le gouvernement doit accorder la priorité à l’informatisation complète des corps paraétatiques, pour un service plus rapide et efficient aux membres du public.

À une certaine époque, on évoquait une fusion des différents corps paraétatiques offrant plus ou moins les mêmes services. Un dossier qui est resté finalement au fond du tiroir.
En tant que syndicaliste, j’ai toujours soutenu l’idée d’un Public-Public Partnership. Cela, pour éviter au maximum le gaspillage des fonds publics. Par exemple, on ne peut avoir dans une même région à quelques mètres de distance un village Hall, un centre communautaire ou un centre municipal offrant plus ou moins les mêmes facilités avec pour résultat finalement qu’aucun d’entre eux ne peut offrir un service adéquat. Les infrastructures sont déjà là et à travers le Public-Public Partnership, on peut éliminer le dédoublement des services offerts.

Mais ce projet de fusion n’est toujours pas concrétisé.
Avec l’avènement du nouveau gouvernement dirigé par Pravind Jugnauth, je souhaite que ce projet soit concrétisé au plus vite. Il serait aussi souhaitable  que le gouvernement travaille en collaboration avec les syndicats en vue d’une amélioration des services offerts par des corps parapublics. D’où mon insistance pour que les employés de ce secteur soient adéquatement formés.

Mais avec la fusion des différents services, il se pourrait qu’on se retrouve avec des employés excédentaires, avec des licenciements à la clé.
Non, je ne le pense pas. Au contraire, là je vous parle du côté welfare, avec le nombre grandissant des problèmes sociaux à gérer, on pourrait même se retrouver avec un manque d’officiers sur le terrain.

L’un des problèmes, dit-on, affectant les corps parapublics, c’est l’ingérence politique. Votre avis sur la question.
Loin de moi l’idée de pointer du doigt tel ou tel gouvernement, cela a toujours été le cas dans les corps paraétatiques et je l’ai toujours dénoncé. À Maurice, il y a toujours cette perception que « banne dimoune ki protégé ki gagne travail dans corps paraétatiques ». Je connais une fille, pourtant qualifiée, qui a postulé à plusieurs reprises, allant même jusqu’au poste le plus bas, mais qui n’arrive toujours pas à trouver un emploi dans le service paraétatique en dépit de plusieurs interviews d’embauche. Ce qui me pousse à me demander si ces interviews ne servent pas de paravent pour faciliter l’embauche de tel ou tel protégé politique. D’où mon insistance pour la mise sur pied d’une Parastatal Bodies Service Commission pour s’occuper des recrutements dans ce secteur.