Programme économique : la continuité avec un accent sur un développement inclusif et durable | Défi Économie Aller au contenu principal

Programme économique : la continuité avec un accent sur un développement inclusif et durable

Pravind Jugnauth
Le gouvernement souhaite favoriser la culture d’aliments ayant de fortes vertus pour la santé.

En attendant le très attendu discours-programme du présent gouvernement, la priorité sur tous les plans est accordée à la continuité. Lors de sa rencontre avec la presse le samedi 9 novembre, le leader de l’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth, a assuré le maintien des objectifs socioéconomiques.

Pour l’heure, le manifeste électoral de l’alliance gagnante de ces élections repose sur un développement dit inclusif et durable basé sur de nouvelles technologies et alimenté par l’innovation et la diversification. Cinq ans après avoir pris le pouvoir, le gouvernement, mené par le MSM, affirme vouloir accélérer la démocratisation de l’économie en accordant davantage d’attention aux petites et moyennes entreprises, ce dans des secteurs jaillissants.

C’est ainsi qu’il annonce une nouvelle stratégie pour l’industrie agricole incluant le secteur cannier. L’orientation est axée sur l’utilisation des nouvelles technologies pour une production bio et organique de nouvelles espèces de cannes, une production accrue d’autres aliments et de sous-produits traités. L’objectif ultime est d’optimiser les coûts de production et générer des revenus plus élevés. C’est pourquoi il compte introduire une politique pour favoriser la production, la collecte et la transformation des fruits tels que l’avocat, l’ananas, la noix de coco, le fruit à pain pour la production d’huiles, de pâtes, de farines et de crèmes, entre autres. Il espère aussi déployer le secteur des superaliments qui ont une valeur nutritionnelle exceptionnelle pour la santé.

Nouvel essor pour le secteur manufacturier

L’autre gros secteur se trouvant actuellement en difficulté, le manufacturier, devra connaître, selon le manifeste, un « nouvel essor par une utilisation accrue de la technologie et l’exploitation de nouveaux marchés niche ainsi que l’apport d’une nouvelle génération d’entrepreneurs ».

La proposition de l’alliance est de conceptualiser une politique de développement industriel visant à rehausser la compétitivité et à faciliter l’utilisation des technologies telles que l’intelligence artificielle et la robotique. Il sera aussi temps d’attirer des investissements directs étrangers dans le domaine productif avec un potentiel d’exportations vers le continent. Le manifeste évoque ainsi des produits liés à la santé, à l’alimentation, au bureautique, à l’appareil électrique, à la bijouterie et le cuir, entre autres. Les PME devront compter sur des capacités renforcées des organismes publics chargés à les accompagner et des financements à celles ayant « des idées brillantes et qui veulent se lancer dans les affaires ».

Le produit du tourisme sera repensé afin d’avoir des attraits plus culturels, naturels, de soins de santé et un cachet plus business. Il sera donc judicieux de convoiter de nouveaux marchés au Moyen-Orient et en Asie. Une meilleure attention sera accordée aux produits touristiques axés sur les sites naturels et culturels historiques, les traditions diverses, un littoral riche, protégé et diversifié ainsi que de nouvelles prestations, dont des activités sportives et de loisirs multiples. Un régime d'abattements sera introduit afin d’inciter l’organisation de grandes manifestations artistiques comme des présentations théâtrales, symphoniques et concerts, entre autres.

Le gouvernement a formulé le souhait de créer une économie d’excellence numérique, attrayante, ouverte et reconnue sur les marchés mondiaux pour son savoir, son écosystème et ses innovations. Les propositions restent dans la continuité, voire l’aboutissement de certains chantiers démarrés lors du dernier mandat.

Main-d’oeuvre qualifiée

Elles sont relatives à la consolidation de Maurice vis-à-vis des plus importants acteurs en TIC sur les marchés internationaux. Il devra aussi inciter des entreprises numériques innovantes dans des créneaux en forte croissance à s’installer à Maurice. Il cherchera aussi à développer des filières dans les domaines médical, financier et logistique et de nouvelles activités telles que la veille économique, la cybersécurité et l’analyse de données.  L’État sera donc appelé à développer une main-d’œuvre hautement qualifiée et compétente dans le secteur des TIC capable d’alimenter tous les autres secteurs stratégiques de l’économie. La recherche et le développement, le réseautage pour favoriser l’entreprenariat, le hub informatique de l’Afrique et un parc d’infrastructures des Tic à Côte-d’Or sont aussi au programme.

Selon le manifeste, « le développement de l’économie bleue retiendra toute notre attention. L’accent sera mis sur la valorisation de la recherche, des incitations fiscales pour attirer des investisseurs dans ce domaine et la mise en place d’un cadre propice pour encourager nos pêcheurs à être partie prenante de cette initiative océanique. »