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Élections 2019 - Réactions des opérateurs économiques : nouveau GM, mêmes priorités et attente de décisions fortes

Maurice

La croissance a été revue à 3,8 %.

Trois secteurs-clés pour l’économie que sont le tourisme, l’industrie cannière et la manufacture demandent une attention particulière. Ci-dessous un premier tour de table, effectué lundi 7 octobre, après l’annonce de la date des législatives avec Business Mauritius, l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM), le Mauritius Sugar Syndicate (MSS) et la Mauritius Exports Association (MEXA).

Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius : « Favoriser un développement durable »

Business Mauritius, instance coordinatrice et la voix du monde des affaires, estime que l’économie mauricienne continuera à fonctionner de façon normale. Son Chief Executive Officer, Kevin Ramkaloan met en avant les incertitudes sur le plan mondial, un troisième jour de congé additionnel pour le pays et la confiance dans des législatives ‘free and fair’.

« La confirmation de la date des élections permet une meilleure planification au niveau de la communauté des affaires. Nous aurions certes préféré un week-end plutôt qu'un jour de semaine, surtout après deux jours fériés exceptionnels cette année avec les Jeux des îles de l’océan Indien et la visite du pape François. Dans l’ensemble, on ne s’attend pas à un ralentissement sur les 30 jours.

Cependant, il est rare que des projets d’investissements d’envergure du secteur privé soient finalisés et annoncés avant des élections. Nous avons confiance que comme à chaque fois, ces législatives se passeront dans le respect de tout un chacun et dans cette transparence démocratique qui a fait la réputation de notre pays. Dans un contexte global difficile avec notamment le Brexit, il serait important pour le futur gouvernement de favoriser un développement économique durable et inclusif ».

Jocelyn Kwok, CEO de l’AHRIM : « Attention particulière au dimensionnement du tourisme »

Un des deux principales sources de revenus pour le pays, le tourisme est en ballotage défavorable en 2019. La croissance dans les arrivées serait de 1,8 %. Les recettes sont estimées à Rs 64,7 milliards, soit qu’un pourcent de plus que l’année dernière. Le CEO de l’AHRIM affirme que les activités ne seront pas impactées par le déroulement des élections.

« Nous savons tous que de manière globale les incertitudes autour des élections générales impactent sur les décisions d’affaires ; c’est un phénomène qui affecte toutes les économies du monde et  Maurice ne fait pas exception. Ceci étant, nous vivons une incertitude de moins depuis dimanche et c’est un soulagement. Aujourd’hui la date des élections est connue et nous assisterons très probablement à de nombreuses tractations durant les prochaines semaines. Au vu de l’échéance très rapprochée, ces nouvelles incertitudes autour d’une bataille entre deux blocs ou d’une potentielle lutte à trois ne dureront pas très longtemps fort heureusement. Nous sommes apolitiques c’est clair. Nos attentes restent centrées autour de la conduite des affaires et l’avancement économique et social du pays grâce à un secteur privé fort et cohérent qui est à l’écoute des autorités, quel que soit le régime en place.

L’AHRIM émet régulièrement des propositions concrètes afin de faire avancer le secteur et assurer son avenir, pas seulement pour les cinq prochaines années mais aussi et surtout à moyen et long terme s’étalant sur plusieurs mandats de cinq ans. Quel que soit le régime en place, l’engagement de l’AHRIM reste le même, fortement ancré  dans nos valeurs et nos principes. Le tourisme reste un secteur complexe et dynamique qui demande une planification forte, cohérente et volontariste.

Nous osons espérer que le nouveau gouvernement, quel qu’il soit, saura démarrer son nouveau mandat sur ce même ton, en portant une attention particulière au dimensionnement de notre tourisme et de ses ambitions sur tous les plans, économique, environnemental et social. La date du 7 novembre se situe au tout début de la saison haute et comme cela a été le cas dans le passé, nous ne pensons pas que les élections auraient un impact sur la fréquentation de l’île ».

Patrick Robert, président de le MEXA : « Un gros travail pour la manufacture »

Les élections interviennent dans une période où les carnets de commande pour l’industrie manufacturière sont remplis. Respecter ces engagements est la priorité, souligne Patrick Robert, président de la MEXA. Ceci étant dit, le secteur doit être revu pour assurer la compétitivité du pays à l’international :  « Au niveau de la MEXA, nous accueillons l’annonce des élections générales favorablement. Cela ne vient pas comme une surprise étant donné que le calendrier électoral se devait d’être respecté. Le processus démocratique a toujours été suivi par les gouvernements qui se sont succédé à la tête de notre nation. Cela fait d’ailleurs la force de notre pays.  Les défis économiques sont légion, particulièrement pour le secteur des exportations. Ensemble nous devrons réinventer l’industrie manufacturière, afin de préserver les emplois et assurer la compétitivité de Maurice au niveau international. Il y aura un gros travail à abattre une fois les élections générales derrière nous.  Non, pas du tout. Comme vous le savez, pour le secteur de l’exportation, nous sommes actuellement en saison de pointe. Nos carnets de commandes sont remplis, on a tout un planning à respecter pour les trois prochains mois et nous devons nous assurer du bon déroulement de la production pour que les livraisons soient faites à temps. Notre priorité du moment : honorer toutes nos commandes ».

Nicolas Maigrot, CEO de Terra Mauricia et Président du MSS : « Beaucoup d’attente du prochain gouvernement »

Le Chief Executive Officer de Terra Mauricia Limited et président du Mauritius Sugar Syndicate affirme que le nouveau gouvernement est appelé à traiter en priorité le dossier de l’industrie cannière. D’une part, les prix mondiaux sont en baisse. D’autre part, les coûts demeurent élevés. « Le plus important est que le gouvernement élu passe aux choses sérieuses sans perdre de temps. L’industrie sucrière est un dossier très important à suivre. Il faudra des réformes solides afin de s’assurer que cette industrie soit pérenne. Donc, nous attendons beaucoup du prochain gouvernement. Nous travaillerons de concert pour que nous entamions ensemble ces réformes. »