Modèle économique : Amrit Achameesing propose une nouvelle approche basée sur le savoir | Défi Économie Aller au contenu principal

Modèle économique : Amrit Achameesing propose une nouvelle approche basée sur le savoir

L’énergie solaire
L’énergie solaire et la pharmaceutique pourraient être développées.

Le savoir pour aider à développer l’économie. C’est sur ce thème qu’Amrit Achameesing, maître de conférences de Whitefield Business School, a axé son intervention, le vendredi 27 septembre, lors d’une causerie, à l’hôtel Voilà, à Bagatelle.

D’emblée, il a expliqué qu’avant l’ère de l’industrialisation en occident, c’est à travers l’apprentissage que des nouvelles idées et des notions novatrices ont vu le jour. Cette thèse a été prouvée par Robert Solow, nobel en économie. Il a démontré le rôle crucial du progrès technique dans la croissance économique.

L’intervenant a poursuivi en citant un autre prix Nobel, Kenneth Arrow, qui a été le premier en économie à introduire le concept de l’apprentissage par l’action (learning by doing). Amrit Achameesing est convaincu qu’il y a lieu de privilégier une économie reposant sur des secteurs ayant un fort potentiel d’élasticité d’apprentissage par l’action et d’effet d’entrainement sur d’autres domaines.

« Quand la Banque mondiale a dit à la Corée du Sud de concentrer son économie sur la riziculture dans les années 60, le président Park a refusé. Il a mis à contribution les bonnes relations bilatérales avec le Japon pour développer la sidérurgie. Contrairement au métro à Maurice qui est mis en place par des Indiens, à l’époque les Japonais instruisaient les Sud-Coréens à développer l’industrie de l’acier qui a une forte élasticité d’apprentissage et de retombées positives dans d’autres secteurs tels que la navigation maritime, le transport, les logistiques, entre autres », a-t-il expliqué.

Il a ajouté qu’à Maurice, les industries phares offrent peu d’occasions pour développer davantage le savoir. L’industrie sucrière, le secteur textile et le domaine des services financiers n’ont pas l’élasticité nécessaire pour assurer une forte économie pérenne. « La cybercité n’est qu’un centre d’appels. On ne fait que répondre aux appels, mais qu’est-ce que ce secteur peut nous apporter d’autres ? Rien. En revanche, si on y fabriquait du hardware et développer des logiciels, on aurait pu construire davantage avec des divisions dédiées aux recherches et au développement. La situation actuelle fait que nous resterons bloqués dans le piège d’un pays à revenu moyen », a-t-il souligné.

Plusieurs défis ont fait surface en ce 21e siècle, dont le changement climatique. Il a suggéré d’étudier plus étroitement la nécessité d’exploiter les ressources renouvelables dont l’énergie solaire. En se perfectionnant dans ce créneau, Maurice peut, selon lui, dégager une expertise qui a non seulement un effet d’entrainement pour d’autres secteurs, mais un savoir qu’il peut parfaire. Il a aussi cité l’industrie de la pharmaceutique. Déjà Maurice a de bonnes relations avec l’Inde et il suffit de favoriser un transfert de connaissances pour que ce domaine s’épanouisse.

« Le gouvernement est libre de formuler des politiques, afin de favoriser l’essor des secteurs ayant un fort potentiel d’élasticité du savoir et d’effet d’entrainement sur d’autres domaines. Je vais leur en parler le moment opportun. Pour l’instant, je travaille avec deux experts étrangers pour peaufiner ma proposition », a-t-il confié.