Circuit monétaire : la Banque centrale sort l’artillerie contre l’excès de liquidités | Défi Économie Aller au contenu principal

Circuit monétaire : la Banque centrale sort l’artillerie contre l’excès de liquidités

Banque de Maurice

L’excès de liquidités prévalant dans le circuit bancaire a poussé le régulateur à offrir un instrument financier peu conventionnel pour absorber le surplus et atténuer l’impact sur le marché.

Le lundi 23 septembre, la Banque de Maurice a annoncé des obligations, ayant une maturité de 28 jours, à l’intention des banques commerciales faisant partie de la Port Louis Automated Clearing House. C’est l’obligation de la plus courte durée émise par le régulateur bancaire. Dans le concret, cela signifie que la Banque centrale empruntera une somme d’argent pour 28 jours. En contrepartie et à l’issue de cette période, elle paiera des intérêts aux banques en sus du capital. De ce fait, l’argent sera ponctionné du circuit pendant ce court laps de temps.

Qu’est-ce qui a poussé la Banque de Maurice à recourir à cette formule ? Un analyste, qui suit le marché des capitaux, explique : « D’abord, il est essentiel de cerner la dynamique dans le circuit monétaire. En premier, il existe un excès de liquidités dans le pays où les banques se retrouvent avec des milliards de roupies au-delà des réserves obligatoires (9 % de leurs dépôts) auprès de la Banque centrale. »

Pour la quinzaine se terminant au 12 septembre, cet excès a été de quelque Rs 10.84 milliards, soit de l’argent qui est au cœur du système, ne générant aucun intérêt pour les banques dans la durée. Afin de fructifier ces excès de liquidités, la trésorerie des banques participent aux enchères pour des instruments financiers habituels. L’intérêt recherché est moindre, créant ainsi une distorsion.

Afin de minimiser cet impact, la Banque de Maurice a émis des obligations pour un montant total de Rs 116 milliards dont Rs 62.4 milliards ayant une maturité de moins d’une année. L’option d’une obligation à
28 jours, fait-on ressortir, s’inscrit dans cette même logique.

Poursuivant son analyse, notre interlocuteur, sous le couvert de l’anonymat, avance ses raisons pour ces nouvelles Bank of Mauritius Bills. « Soit il y a une situation urgente à gérer, afin de rétablir un certain équilibre, soit les banques cherchent un instrument d’une durée qui leur sont plus favorables. »