Analyse de l’EIU : la politique prend le dessus dans un contexte économique difficile

En amont et en aval des élections générales à Maurice, chamailleries politiques et jeux d’alliances s’étaleront sur la scène nationale, ce dans un environnement d’affaires précaire dans le monde, constate l’Economist Intelligence Unit (EIU) dans sa dernière analyse sur le pays. Ci-dessous, une sélection thématique des commentaires de l’EIU.

Inflation

Petite économie influençable

« Maurice, petit État insulaire, est très dépendant des importations de nourriture et de produits pétroliers, qui impactent de manière significative l’indice des prix à la consommation. Donc, les fluctuations dans les taux de change et les prix mondiaux de commodités ont une incidence sur l’inflation locale. De ce fait, nous nous attendons à ce que l’inflation ralentisse en 2019, dans le sillage de la baisse du cours du pétrole et de l’alimentation passant d’une moyenne de 3,2 % en 2018 à 1,7 % cette année-ci (…). »

Croissance économique

Maurice reste vulnérable

« L’économie mauricienne restera vulnérable aux turbulences globales. La croissance globale qui ralentira en 2019-20, en particulier en Europe, aux États-Unis et en Chine, aura une incidence sur l’expansion du Produit intérieur brut (PIB) dans le pays. Avec l’Europe représentant toujours (le marché) pour 50 % des exportations de produits, une proportion similaire pour les arrivées touristiques et une source majeure d’investissements, la croissance sera modérée en 2019-20. Cela – couplé à la dérégulation des quotas de production sucrières au sein des États-membres de l’Union européenne qui a ouvert la voie à de larges volumes de sucre sur ce marché – a réduit la part des producteurs locaux du troisième produit à l’exportation. Ces forces pousseront la croissance réelle du PIB à ralentir de 3,8 % en 2018 à une moyenne de 3,6 % en 2019-20. »

Stabilité politique

Chamailleries politiques

« Avec les principaux partis se préparant pour une élection générale en décembre, les chamailleries politiques s’intensifieront, ralentissant l’élaboration de la politique (nationale). Des gouvernements de coalition sont la norme à Maurice, et aucun parti ne serait en mesure d’obtenir une majorité législative en tant que tel. De ce fait, les négociations politiques et les efforts pour bâtir des alliances électorales domineront la scène politique au cours des premiers mois de 2020. À une période d’incertitude économique globale et de faible croissance économique, cette toile de fond pourrait empêcher l’implémentation de mesures visant à booster l’économie, donc ajoutant à la frustration populaire envers l’élite politique. »

Surveillance électorale

Popularité en baisse pour Lepep

« Les prochaines élections générales doivent avoir lieu en décembre 2019. L’EIU s’attend à ce que la popularité de l’Alliance Lepep chute jusqu’au vote, suite à des tensions au sein de la coalition au pouvoir et la perception populaire en hausse de la corruption. Cela donnera aux parties de l’opposition une opportunité d’exploiter le sentiment croissance contre le gouvernement, tout comme l’Alliance Lepep l’a fait durant la campagne lors des élections de 2014. »