Entrepreneuriat : de concepteur graphique à retoucheur de vêtement | Défi Économie Aller au contenu principal

Entrepreneuriat : de concepteur graphique à retoucheur de vêtement

Christopher Inass utilise une machine à coudre industrielle d’occasion de la marque Juki.
Christopher Inass utilise une machine à coudre industrielle d’occasion de la marque Juki.

Christopher Inass incarne l’esprit d’entrepreneurial et la débrouillardise mauricienne. Ce jeune Portlouisien effectue des retouches sur des vêtements, alors qu’il n’a jamais utilisé de machine à coudre auparavant.

Il y a trois ans, Christopher Inass, un concepteur graphique, fait l’acquisition d’une machine à coudre industrielle d’occasion de la marque Juki. Il l’a acheté, car l’appareil ne fonctionnait plus et donc le prix était très abordable.

Christopher Inass« J’ai regardé des vidéos sur YouTube et j’ai commencé à la réparer. Quand elle a commencé à fonctionner, j’ai également visionné d’autres vidéos pour apprendre à m’en servir. Son maniement est simple et son entretien est également aisé », confie-t-il.

Il a commencé à en parler à son voisinage et quelques temps après, des voisins lui ont demandé d’apporter des retouches. « Ils ont été satisfaits et m’ont encouragé à continuer en me donnant d’autres commandes. C’est ainsi que de bouche à oreille, plusieurs clients se sont adressés à moi. Si au départ, j’utilisais un enfile-aiguilles pour introduire le fil, maintenant, je ne l’utilise plus », dit cet habitant de la région de Venus, Port-Louis.

Il explique que chaque partie d’un vêtement peut être retouchée. Par exemple, la longueur des manches peut être retouchée de plusieurs manières : on peut soit raccourcir la manche (avec un simple ourlet), soit l’allonger si le fabricant a conservé une marge de tissu à l’intérieur de la manche.

Pour un pantalon, il est possible de raccourcir ou d’élargir la taille bien que le fabricant laisse généralement peu de marge. Les jambes du pantalon peuvent aussi être resserrées.

« Quand un vêtement est trop usé, il est possible de le réparer. Il faut utiliser un patch, à l’intérieur ou l’extérieur, au niveau du trou naissant. Il faut s’assurer que le fil du patch ne tire pas ensuite sur le tissu de la pièce et le déchire. Il faut voir avec le client sur le choix des coloris et trouver un tissu proche de l’original », explique-t-il.

Une retouche coûte en moyenne Rs 100, mais cela dépend des travaux et du type de tissu. Si un client lui présente plusieurs vêtements pour « kase ranze », il propose un tarif raisonnable.

« Souvent, des clients me demandent de leur fabriquer des vêtements. Mais ce type de travail est un peu plus compliqué et je n’ai pas vraiment le temps de m’y consacrer. Pour l’instant, je n’ai pas totalement abandonné mon métier de concepteur graphique et j’envisage de me diriger davantage vers l’audiovisuel. Mais ce sera définitivement à mon compte sauf, si on me propose un poste qui est bien rémunéré », indique-t-il.